Au cours de la dernière décennie, le tourisme alternatif a enregistré un saut qualitatif. En effet, le comportement du Tunisien a changé, sa demande et l’offre ont changé également. Aujourd’hui, les produits touristiques sont multiples et diversifiés répondant aux besoins et aux aspirations des touristes tunisiens et étrangers.
Cependant, « compte tenu du grand potentiel naturel dont regorge le pays, les projets de tourisme alternatif sont encore en deçà des attentes du marché et des opérateurs. Les initiatives ne sont pas nombreuses », précise Amel Djait, gérante d’un gîte rural.
Concernant l’hébergement alternatif, « il y a énormément de retard dans les procédures juridiques. On a 2 .236 maisons d’hôtes, gîtes. 124 seulement ont les autorisations ».
En l’absence d’actions concrètes face ces lacunes, les professionnels du secteur ainsi que les intervenants du tourisme alternatif doivent approfondir la réflexion sur l’esquisse d’une vision commune, déployer des efforts considérables en menant des campagnes de sensibilisation et de communication pour promouvoir ce produit important pour l’économie tunisienne.
Par ailleurs, notre interlocuteur a évoqué d’autres failles ayant entravé le développement de ce produit dont le manque d’organisation, d’investissement, l’absence de partenariats publics-privés…où le tourisme alternatif n’a pu réaliser les avancées escomptées. « Dans le monde entier, les labels Unesco aident à promouvoir des territoires, à créer de l’emploi et de la valeur ajoutée ».
Pour soutenir la relance du tourisme, «Je pense qu’il faut se focaliser sur le tourisme vert et le tourisme d’expérience. De toute façon, aujourd’hui, la destination est vendue sur l’image des hébergements alternatifs et des expériences qu’ils proposent». Il faut aussi former, homogénéiser, marketer et accompagner les tendances qu’il y a dans le monde. On accuse déjà un retard dans ce sens, essayons de nous projeter sur ce que va être le tourisme dans cinq ans, dans 10 ans et commençons à travailler dessus. Nous avons toutes les ressources et un potentiel énorme à exploiter ».
Djait n’a pas manqué de rappeler que, à un moment donné, on était une destination de clubbing hors pair. « Malheureusement, les interdictions qui ont frappé l’événementiel tunisien, ces dernières années, ont été très dures pour l’image du pays. Les clients cherchent aujourd’hui à se ressourcer, ils ont besoin de se retrouver entre eux et de retrouver le slow life».