Le trouble du désir, dit-on, « se manifeste par trois passions humaines, causes des conflits interindividuels, de la violence, et par extension au niveau des Etats à la guerre : désir d’acquérir ce que l’autre a (cupidité) ; désir de conserver ce que j’ai (peur) ; désir de reconnaissance par tous (vanité) ». Malheureusement, alors que le monde, pas seulement sportif, est en train d’évoluer à une vitesse vertigineuse, certains continuent à patauger dans la fange des désaccords et des chaussetrapes. Au point de se demander à quoi servent ces Tunisiens qui ont réussi à conquérir ou à glaner un poste dans une instance internationale sportive.
Bien entendu, le reproche ne saurait être généralisé, mais la question reste d’actualité. Il est permis de ne pas être d’accord sur quelque chose, mais lorsqu’il s’agit de l’intérêt national, tout devient secondaire. Au lieu de se pencher au haut d’un talus pour trouver l’occasion de canarder son «rival», il est plus approprié de voir comment expliquer et non pas déformer la réalité. Du problème qui s’est dernièrement posé entre la partie tunisienne et l’Agence mondiale antidopage, on en a fait une montagne. Pourtant, la partie tunisienne est en possession d’un document émanant de l’AMA qui démontre que la Tunisie a respecté tous les points exigés pour être en conformité avec la réglementation internationale en vigueur. Ne restait qu’un point, celui de la parution du texte sur le Journal Officiel. Entre la rédaction, la correction, les précisions qui concordent dans les langues exigées, la relecture par les commissions spécialisées, le retour pour signature par les autorités compétentes et la parution sur le JO, il faut du temps. C’est ainsi que cela se passe chez nous. Que cela soit positif ou négatif, c’est un tout autre problème. Il y a des pays qui pourraient faire, de ce parcours du combattant, un saut à clochepied. C’est ce qu’auraient dû expliquer les représentants tunisiens auprès de ces instances ou auprès des décideurs. Cela n’a pas été fait. Et cela confirme que la guerre de cent ans est encore en vigueur. Autant dire que ceux, qui sont restés de marbre, ont eu le même comportement que nos adversaires potentiels qui fêtaient l’absence du drapeau tunisien. Dans un pays frère, on a déjà conclu que la Tunisie ne participera pas aux JO ! Et cela confirme le fait de voir ces représentants tunisiens agir contre les intérêts de leurs pays continuera, tant que le poste devient un monopole. Donnez-nous un seul membre nommé à une fédération internationale ou un organisme similaire, qui a assisté au moins une fois à une réunion d’un bureau fédéral. Une fois parti, il devient un ennemi juré à abattre à n’importe quel prix. Dans tout ce magma où est l’intérêt national ? Il n’est certainement pas dans cette guerre de cent ans qui épuise, fait honte, et est la risée de nos adversaires potentiels. Pour que ces escarmouches soient sans fin, on organise des réunions dans les palaces, alors que l’on prend tout son temps pour envoyer une bourse à un jeune en préparation. Déjà des échos défavorables nous sont parvenus. En lisant ces lignes, ils vont s’empresser d’expédier les mandats en souffrance ! Et dire que tout ce bazar est dû à la loi régissant le sport dans le pays. Une loi qui se fait attendre, alors que tous nos sports vivent dans le déni. Une loi qui limite les mandats pour permettre l’arrivée de sang neuf, de nouvelles idées, des hommes neufs à la place de ceux qui ne sont plus d’aucune utilité pour le sport national.