Les projets en matière de tourisme et hébergements alternatifs connaissent une croissance fulgurante car ils correspondent à une demande effective des Tunisiens et des touristes étrangers.
Le tourisme alternatif est un produit de plus en plus en vogue en Tunisie. Quelles sont, selon vous, les mesures à mettre en place pour capitaliser sur ce potentiel ?
Le tourisme alternatif est en vogue en Tunisie et dans le monde. Il répond à une demande touristique croissante à la recherche d’un tourisme différent du tourisme de masse. On entend par tourisme alternatif toutes les formes de tourisme alternatives au tourisme de masse (hors des sentiers battus et en nombre limité). Exemples: tourisme écologique, tourisme d’aventures, tourisme culturel, agritourisme… Le tourisme alternatif nécessite par conséquent un hébergement alternatif (alternatif à l’hôtellerie de masse) qui prend la forme de : maisons d’hôtes, gîtes ruraux, hôtels de charme, camping, demeures insolites (maisons troglodytes dans le Dahar, maisons coloniales dans l’arrière-pays, palais des médinas de Tunisie… etc).
Les mesures les plus urgentes à mettre en place pour capitaliser sur ce secteur sont surtout d’ordre réglementaire. Le nombre d’hébergement alternatif en Tunisie est passé de 200 unités en 2010 à 2232 en 2024. Cette croissance va se poursuivre dans les prochaines années car elle répond à une demande nationale et internationale forte. Le problème est que moins de 10 % de ces hébergements, et pour diverses raisons, travaillent avec un agrément officiel. Il faut mettre sur pied une législation assez flexible et encourageante pour englober toute cette offre dans le circuit officiel. Passer d’un système de licence préalable à un système de cahier des charges avec un contrôle a posteriori nous paraît être la meilleure solution. L’autorité de tutelle (ministère du Tourisme et l’Ontt) a conçu un projet en cours de révision et de validation.
Une autre mesure à prendre est d’aligner le taux de TVA des hébergements alternatifs touristiques avec celui de l’hôtellerie à 7 % au lieu de 19 % actuellement.
Comment évaluez-vous la stratégie et les projets de la Tunisie en matière de tourisme alternatif ?
Les projets en matière de tourisme et hébergements alternatifs connaissent une croissance fulgurante car ils correspondent à une demande effective des Tunisiens et des touristes étrangers. Tous les jours nous voyons apparaître en Tunisie toutes sortes de projets et d’expériences alternatives : circuits de randonnées (pédestres, équestres, cyclotourisme), circuits culturels, circuits gastronomiques, cours de cuisine, écotourisme, astrotourisme, spéléologie… Notre pays a le privilège d’offrir une grande diversité de paysages et d’expériences.
Comment le tourisme alternatif peut-il participer à la relance du secteur du tourisme en Tunisie ?
Le tourisme alternatif complète le tourisme classique. Vu sa nature, il peut contribuer à avoir une activité touristique toute l’année et non plus saisonnière, augmenter aussi le chiffre d’affaires et les rentrées en devises de la destination Tunisie par l’attraction d’une clientèle à bon pouvoir d’achat à la recherche d’expériences insolites, étendre l’activité touristique à toutes les régions et finalement créer des emplois dans toutes les régions en particulier dans l’arrière-pays (régions agricoles, désertiques, forestières, montagneuses…).