La croissance devrait atteindre 2,4 % en 2024 et 2,3% en 2025–2026, en supposant une modération de la sécheresse actuelle et des conditions de financement légèrement plus favorables, rappelle la BM dans un nouveau rapport intitulé «Une énergie renouvelée pour l’économie».
En Tunisie, les prévisions de croissance pour 2024–2026 sont soumises à d’importants risques baissiers. Ces prévisions seraient encore plus basses si le pays ne mettait pas en œuvre des réformes budgétaires «décisives» et «favorables» à la concurrence et/ou si le financement disponible ne suffisait pas à couvrir ses besoins extérieurs, a indiqué, hier, la Banque mondiale (BM).
La croissance devrait atteindre 2,4 % en 2024 et 2,3% en 2025–2026, en supposant une modération de la sécheresse actuelle et des conditions de financement légèrement plus favorables, rappelle la BM dans un nouveau rapport intitulé «Une énergie renouvelée pour l’économie».
Si ces réformes ne venaient pas à se concrétiser, la Banque a estimé qu’il pourrait être difficile de garantir suffisamment de devises étrangères dans l’économie. «Cela pourrait entraîner des pressions sur les taux de change et les prix, avec un impact négatif sur l’activité économique et l’emploi».
En outre, si les conditions de sécheresse persistaient, les projections pourraient être révisées à la baisse compte tenu de l’impact négatif sur l’agriculture et la balance commerciale. S’agissant des finances publiques et du compte extérieur de la Tunisie, «ils resteront précaires en l’absence de financement extérieur suffisant», observe l’institution financière internationale, ajoutant que «le déficit budgétaire devrait diminuer quelque peu, pour atteindre 6,1 % du PIB en 2024». D’après elle, cela est principalement dû à une baisse des subventions et de la masse salariale en termes réels et à une augmentation modérée des recettes fiscales. Pour ce qui est du déficit du compte courant, «il devrait rester stable à 2,4 % du PIB en 2024, avec une croissance continue des exportations de voyages et des termes de l’échange stables». «Les prêts étrangers devraient encore assumer le financement du déficit courant, avec des investissements directs étrangers stables et des investissements de portefeuille très bas».
Pour la BM, le financement des déficits nécessitera une augmentation significative du financement extérieur face au « lourd » calendrier de remboursement de la dette.
«La Tunisie coupée des marchés de capitaux internationaux»
«Malgré la diminution des déficits, les besoins bruts de financement devraient encore augmenter, pour atteindre 16,1% du PIB en 2024 (contre 13,8 pour cent en 2023), en raison d’un service de la dette extérieure important». «En fait, près des deux tiers du financement devraient être des amortissements». «Cela accroît, également, la dépendance de la Tunisie à l’égard des sources de financement extérieures, qui devraient représenter environ 57 % du financement total», d’après ce rapport.
«Les IDE étant stables et les investissements de portefeuille minimes, les prêts souverains devraient encore couvrir les besoins de financement extérieur» alors que «la Tunisie continue d’être coupée des marchés de capitaux internationaux».
Si le rythme des réformes et le niveau de financement sont adéquats, la BM prévoit une croissance soutenue à moyen terme ainsi qu’une certaine stabilisation des déséquilibres macroéconomiques et budgétaires. Ces perspectives à moyen terme sont toutefois conditionnées à la poursuite d’un rythme de réformes ambitieux, à un financement suffisant et à la stabilité des prix internationaux de l’énergie, du pétrole en particulier.