Accueil Culture Chroniques de la Byrsa: Au train où ne vont pas les choses…

Chroniques de la Byrsa: Au train où ne vont pas les choses…

«Le sympathique petit train blanc » qui desservait la banlieue nord à partir de Tunis-Marine, et cet autre, peut-être moins sympathique mais qui était tout aussi utile et qui partait de la place de la République (Le Passage) pour la même destination selon un autre itinéraire mais supprimé depuis longtemps, font partie du passé. Ces vecteurs n’étaient peut-être pas si confortables ou si rapides mais ils avaient la fréquence et la régularité qui les rendaient réellement utiles aux usagers. C’était à une époque où la population desservie était deux ou trois fois moins nombreuse que de nos jours. Cela suffit pour décrire les épreuves quotidiennement subies par ceux qui circulent dans le périmètre suburbain ou ceux qui se rendent à Tunis.

Mais voilà que, depuis quelques mois, le trajet Tunis-La Goulette-La Marsa a été scindé en deux étapes au niveau de la station Khéreddine, fermée à la circulation pour cause de travaux de rénovation du pont qui enjambe le Canal Khéreddine et dont on dit qu’ils pourraient durer quelques années, obligeant les passagers à se rendre à pied à la station suivante pour poursuivre leur course ! Contre mauvaise fortune, les voyageurs ont fait bon cœur, si tel est le prix à payer pour leur sécurité. C’était compter sans la vétusté du matériel roulant dont le parc se réduit au fil des jours au point que, sur le tronçon reliant la station de l’Aéroport à La Marsa, le train ne circule plus qu’à la fréquence d’un voyage par heure dans chaque sens !

Il est parfois impossible

d’identifier le service

avant de se présenter devant le receveur

On nous rétorquera que, sur le même itinéraire, la société exploitante a mis en place un service bus qui est censé pallier le déficit de la voie ferrée. Outre leur capacité d’emport nettement réduite, ces vecteurs n’assurent que trois liaisons par heure dans chaque sens. Inutile de décrire leur encombrement à chaque voyage en heure de pointe. Et s’ils sont « fréquentables » en cours d’année aux « heures creuses », on peut deviner l’inconfort, le stress et les tensions qui seront le lot des voyageurs quand des flux massifs d’estivants prendront d’assaut ces minibus pour se ruer sur les plages de cette banlieue à partir du mois de juin prochain.

Transtu, la société exploitante, a-t-elle anticipé cette échéance ? Quelles mesures compte-t-elle prendre, le cas échéant ? Car, outre les défaillances dont la liste serait fastidieuse à énoncer, le transporteur tunisois pèche par un autre défaut : l’absence de communication. Cela va de l’affichage des horaires de circulation au manque d’information sur la date de la reprise normale du trafic sur cette ligne à l’absence, parfois, de plaques portant le numéro de la ligne desservie par les véhicules. Au moins quatre lignes circulent en banlieue nord. En l’absence de cet accessoire, il est parfois impossible d’identifier le service avant de se présenter devant le receveur.

Pas normal, tout cela. Pas plus que l’absence d’abris pour protéger les voyageurs des pluies et des vents froids de l’hiver ou de la chaleur torride des étés.

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