Accueil Culture Nouvel ouvrage de Monia Ben Jemiaa : Dénomination et clarification des droits et des faits

Nouvel ouvrage de Monia Ben Jemiaa : Dénomination et clarification des droits et des faits

 

En Tunisie, aujourd’hui, une femme est assassinée tous les 15 jours par son partenaire actuel ou passé. Un chiffre effrayant, méconnu.

«Dominer et humilier les violences sexistes et sexuelles en Tunisie», un ouvrage enquête qui s’inscrit au cœur de la bataille personnelle et professionnelle d’une autrice engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes, professeur de droit, grande figure des luttes féministes en Tunisie et du combat pour l’égalité et les libertés, elle fut également présidente de l’Atfd (Association tunisienne des femmes démocrates) et a notamment publié Les Siestes du grand-père, récit d’inceste en 2021.

Dans cet ouvrage, l’autrice procède à un examen précis et documenté, un travail de dénomination et de clarification des droits et des faits. Les droits de la femme progressent mais trop lentement et souvent d’une manière peu pertinente. Il faut relater les faits, dire, écrire, dénoncer l’innommable, mettre les mots justes sur les actes. Elle appelle à interroger les vrais ressorts, les «genrer», replacer le circuit émotionnel, protéger les victimes, permettre l’applicabilité de la loi. Contre l’humiliation, contre la domination. L’enjeu relève du sens de notre vie en commun, de notre humanité.

En Tunisie, près d’une femme sur deux a été victime, au moins une fois dans sa vie, de violence. Violences sexistes et sexuelles qui ont lieu d’abord dans le couple, ensuite dans la famille et dans l’espace public.

En Tunisie, aujourd’hui, une femme est assassinée, tous les 15 jours, par son partenaire actuel ou passé. Un chiffre effrayant, méconnu. «Le vieil alibi patriarcal invoquant les pulsions sexuelles ne peut expliquer ces crimes et abus. Les violences dans le couple ne sont pas des orages passagers, des scènes de ménage qui tournent mal. Ce sont des violences réelles, physiques, morales, économiques et sexuelles, toutes reliées, qui se reproduisent et qui impriment durablement leur traumatisme dans les chairs et les esprits.

Comment ose-t-on encore parler de crime passionnel, quand il y a bel et bien meurtre ? Non, on ne tue pas par amour ni par passion, mais bien par haine des femmes, la plus haute infamie de l’immémoriale violence patriarcale».

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