Nous avons eu cette impression et, considérant l’enquête en cours, nous n’avons pas voulu interférer et peut-être déranger les investigations engagées pour lever le voile et expliquer les raisons qui ont plongé le sport tunisien dans cette détresse, de laquelle il mettra un temps plus ou moins long pour oublier et tourner la page.
En recevant le ministre de l’Intérieur et le secrétaire d’Etat chargé de la sécurité nationale et en émettant ses sentiments à propos des incidents de Radès, le Chef de l’Etat a pour ainsi dire confirmé bien des appréhensions. Des appréhensions en bonne partie confortées par la succession des événements.
La Tunisie a été exposée à un certain nombre d’événements au cours de la période récente, appelant à une plus grande vigilance et à faire assumer l’entière responsabilité à ceux qui sont à l’origine de ces événements dans le but de créer des crises. Nombre de ces événements ne sont ni naturels ni innocents, et leur objectif est de déstabiliser et de semer le chaos à des fins électorales flagrantes. Nos appréhensions découlent d’un raisonnement très simple.
Lors du derby aller, il y a eu de graves dégâts. Lors du dernier derby, tout s’annonçait positif. La présence de femmes et d’enfants était un gage de bonnes dispositions. Et voilà que les événements se sont précipités. Comment peut-on imaginer qu’avec du gaz lacrymogène, peut-on penser qu’un supporter descende dans les toilettes pour casser des lavabos ou détruire d’autres installations ? L’acte ne pouvait être que prémédité.
Le fait de penser à la destruction des caméras de surveillance n’est pas innocent. C’est l’enfance de l’art pour un casseur d’éviter de laisser des traces. Ces casseurs ne pouvaient détruire d’autres caméras de surveillance nichées en des endroits sûrs et hors de portée.
Tout était en place pour «opérer». Et à la première étincelle, ce fut le déclenchement de ces actes destructeurs. C’est comme celui qui est entré au stade avec une scie mécanique il y a deux ou trois ans. Il était en «mission» et il n’était pas venu pour assister à un match de football. Ni le vrai public du Club Africain, ni celui de l’Espérance, ni encore celui de Sousse, de Sfax ou d’ailleurs ne commettraient ces actes répréhensibles.
Des provocateurs professionnels de l’intérieur, à la solde de tiers qui ne digèrent pas que le pays se stabilise et est mis en ordre de marche.
Des provocateurs à la solde de l’étranger, au service de ceux qui sentent que la Tunisie est redevenue libre de ses choix et qu’elle échappe à leur emprise, s’agitent et désespèrent. Au lendemain des incidents de Radès, un stade est complètement détruit en Algérie. Cela fait trop de coïncidences qui arrivent dans deux pays jaloux de leur liberté de mouvements.
Profiter de ces grands rassemblements devient la seule possibilité de donner du grain à moudre à ceux qui cherchent à nuire et à détruire. Il n’y a qu’à lire la presse de ces pays pour tout comprendre et saisir le bien-fondé de ces esprits chagrins qui ne reculent devant rien.
Indépendamment de cet aspect et pour pouvoir contrôler leur public, il faudrait que les clubs s’y mettent sérieusement.
Pour mettre un terme aux agissements des «hooligans» en Angleterre, on a instauré l’entrée aux stades aux seuls abonnés et accru le nombre des «stadiers».
Qu’est-ce qui nous empêche de le faire ?
A propos des stadiers, on y revient pour abandonner deux ou trois semaines après. Quelque chose ne tourne pas rond dans cette affaire. Ceux qui n’ont pas intérêt à ce que cette expérience( qui réussit dans tous les pays du monde) marche agissent en force. Cela va du trafic au niveau de la billetterie à la mainmise sur cette vague humaine que l’on peut contrôler et faire bouger à sa guise.
Nous n’en dirons pas plus.