La transparence pour atténuer la corruption

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Editorial La Presse

 

Si l’on veut contrôler l’action publique, il ne faudra certes pas avoir la mémoire courte, il faudra également être en mesure d’accéder à l’information. A cet effet, la transparence impose aux autorités de faciliter l’accès des citoyens à l’information. C’est à ce niveau que la transparence dans la gestion des affaires publiques prend tout son sens.

Les dossiers, projets et programmes annoncés généralement avec tambours et trompettes, doivent être suivis de manière régulière par les institutions dont la mission est de contrôler, mais également par les médias, c’est l’essence même de leur travail, idéalement, par des citoyens avertis, qui s’intéressent à la vie de la cité, particulièrement, et celle de leur pays, en général.

Si un ministre annonçait un projet, ou même s’il était chargé d’en assurer le suivi, puisque lancé antérieurement à sa nomination, il se doit d’annoncer la tournure du projet, son état d’avancement ou son éventuel retard, en expliquant pourquoi. Cela relève du principe de continuité de l’Etat.

Dans la mise en œuvre de tout programme, a fortiori quand c’est à l’échelle d’un Etat, l’étude de faisabilité est importante en amont. Il faudra fixer les objectifs, en envisageant tous les scénarios possibles, ainsi que le budget et les délais de réalisation. Cette démarche permet d’examiner en effet si une idée est viable, en tenant compte de tous les aspects, technique, juridique, financier… Et si un délai était manqué, il faudrait, là encore, en annoncer les raisons de manière transparente.

Un rapport d’avancement est essentiel à transmettre publiquement de manière régulière, puisqu’il permet de rendre compte à qui de droit. Le corps législatif, dont le contrôle des missions de l’exécutif relève de ses attributions, mais encore, les médias et les citoyens.

Faute de quoi, cela était courant par le passé, les projets, on connaît la date de leur lancement, étant des évènements valorisants et festifs qu’on prend soin de médiatiser, ensuite plus rien. Voués aux calendes grecques ou carrément abandonnés, c’est le brouillard.    

La transparence dans la conduite des affaires publiques est un pilier sur lequel s’appuie un Etat moderne qui respecte sa mission et ses citoyens. De plus, et ce n’est pas rien, cela reste l’un des moyens efficaces de lutte contre la corruption. Puisque parmi les fléaux qui nourrissent la corruption, c’est bien l’opacité.

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