Eliminatoires mondial 2026 – La Tunisie accrochée par la Namibie : Sans couleur et sans saveur !

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Un match nul sur tous les plans qui confirme le parcours cahoteux et les difficultés du moment.

Alors qu’on avait imaginé et espéré que Montasser Louhichi et ses joueurs, blessés dans leur amour-propre après la piètre prestation devant la Guinée équatoriale, ne gâcheraient pas une belle occasion de rachat face à une Namibie fortement amoindrie et évoluant à huis clos dans le stade neutre de Johannesburg de surcroît, nous n’avions pas eu droit à un tel sursaut rageur mais, bien au contraire, à un maigre et pitoyable nul vierge sans couleur et sans saveur. On n’avait pas exigé l’impossible, ni demandé la lune aux Aigles de Carthage, mais seulement de remplir ce devoir vis-à-vis de leurs fans en colère. Certes, après ce petit point, la Tunisie est toujours première du groupe H avec deux longueurs d’avance sur son adversaire de dimanche, mais elle n’est maintenant qu’à trois points du Liberia dont la menace commence à se préciser avant le prochain match décisif qui opposera en mars 2025 les deux équipes à Monrovia. Mais le gâchis a été énorme pour notre team national qui a raté l’occasion de creuser un écart conséquent et sécurisant de 5 points qui aurait découragé ses poursuivants et l’aurait mis logiquement à l’abri de toute concurrence pour le fauteuil de leader incontesté.

Casting fatal

Le sélectionneur par intérim aura à regretter même si ce sera trop tard pour lui d’avoir fait la sourde oreille aux critiques et d’être allé jusqu’au bout dans des choix contestables. Les griefs pour ce match à oublier sont clairs. A tous les niveaux et dans les trois compartiments de jeu. En défense, un changement s’imposait au niveau des deux latéraux qui sont la clé de réussite de la relance offensive sur les couloirs. Hamza Mathlouthi, avec sa lenteur, sa vitesse de course et sa technique limitée dans le travail de transition, n’a pas les atouts d’un excentré qui peut jouer haut et donner le surnombre et des solutions en phase offensive. Il a été maintenu contre vents et marées dans ce poste malgré la présence de Yann Valery, au point de nous faire regretter fortement l’absence de Wajdi Kechrida. Quel océan d’écart entre les deux joueurs (Hamza et Wajdi) au niveau de la technique balle au pied, de la vivacité, du dribble en mouvement et de la capacité d’effacer en pleine course plusieurs adversaires et d’ouvrir des espaces sur le front droit de l’attaque ! Sur le côté gauche, il était pourtant clair que Ali Abdi était émoussé et pas à cent pour cent de ses qualités physiques pour faire les montées habituelles et la solution Oussama Haddadi ou Mortadha Ben Ouannès s’imposait dès le départ. Au milieu du terrain, on avait moins besoin d’un deuxième demi sentinelle aux côtés de Elyès Skhiri que d’un milieu de projection vers l’avant surtout après le forfait de Mohamed Ali Ben Romdhane. Nader Ghandri n’était pas le profil requis pour assurer la liaison parfaite et la bonne transition entre la défense et l’attaque. Il y avait des solutions plus indiquées comme Anas Haj Mahamed, Moetez Zaddem ou Ghaylène Châalali dans le onze du coup d’envoi. En attaque, après le forfait de Saifallah Ltaief, il y avait une belle opportunité pour jouer la carte Raki Aouani et voir de quel bois se chauffe ce jeune talent

Pas de complémentarité

Il est évident que lorsqu’un mauvais casting des acteurs sur le terrain est accompagné par une stratégie défaillante, le résultat et la manière ne pouvaient être que ce qu’ils avaient été. On se demande où était ce fameux bloc-équipe dont se réjouit et que n’arrête pas de rappeler Montasser Louhichi qui a fait douter et trembler la grande Croatie ? Aucune trace. Où était ce pressing haut qui nous a été tant promis ? Toujours rien. Il y avait eu, à l’inverse et en réalité, un bloc très bas et une défense fébrile et malmenée qui a multiplié les erreurs de marquage et de placement. Il n’y avait pas eu cette solidarité et cette complémentarité entre trois compartiments trop éloignés l’un de l’autre, sans leaders, dominés dans la possession du ballon, dans les duels, dans le quadrillage et l’occupation du terrain. Le nombre d’essais au but, de tirs cadrés de loin, d’occasions dans la surface, de centrages, de passes dans les intervalles n’avait pas été tellement significatif et frappant pour nous faire mériter une victoire. Au vu des statistiques de ce match qui ne trompent pas, nous ne pouvons que nous s’estimer heureux de l’avoir échappé belle et d’avoir réussi à grappiller ce maigre point qui nous préserve un avantage devenu mince pour aller au Mondial 2026. Le court passage de Montasser Louhichi à la tête de la sélection n’a pas été, malgré ces 4 points en deux matches, un grand succès. Avec du sang neuf à fortes doses, de nouveaux leaders dans le groupe et une nouvelle mentalité et méthode de travail.

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