Saïed a été élu pour mettre en œuvre son projet. Et il compte scrupuleusement faire bouger les lignes pour rendre l’avenir plus radieux et ouvrir de nouveau les lucarnes de l’espoir chez les jeunes qui s’est dissipé durant cette décennie noire. Parmi les axes sur lesquels il s’active vigoureusement figure la suppression des contrats de sous-traitance et ceux de l’emploi précaire.
En recevant jeudi le Chef du gouvernement, il a clairement recommandé de lutter contre l’immobilisme, le conservatisme de l’administration et les pesanteurs du système législatif qui bloquent l’instauration d’un nouveau contrat social élaboré sur les valeurs de l’équité et de
la justice sociale. Pour y parvenir, il faudra d’abord lutter contre toute forme d’exclusion, notamment dans le monde du travail où des milliers d’employés sont obligés de passer sous les fourches caudines et sont sujets à une exploitation inhumaine qui frôle l’esclavagisme.
En effet, en ordonnant d’éliminer les contrats de la honte, le Chef de l’Etat vient à la rescousse de tous ceux qui vivent dans l’angoisse de la pauvreté, de l’exclusion, du déclassement.
Ceux qui se lèvent tôt pour gagner leur vie à la sueur de leur front, mais qui vivent avec la peur au ventre de ne plus pouvoir travailler un jour car ils seront remplacés par d’autres personnes corvéables à merci qui acceptent n’importe quel type de contrat rien que pour pouvoir nourrir leurs enfants.
Cependant, la privation des droits des employés ne mène pas uniquement à la précarité mais propage un sentiment diffus d’exclusion.
C’est aussi parfois le risque que la persistance et le cumul des privations mènent à l’exclusion, qui, par conséquent, broie les personnes et crée une communauté de désespérés. C’est parce que cette situation est intolérable et indigne d’un pays comme le nôtre qu’un tel objectif d’élimination des contrats de travail précaire devra nous forcer à creuser durablement le sillon qui conduira à l’éradication des disparités sociales.
C’est aussi un objectif fixé à l’ensemble du gouvernement et qui engage donc tous les ministres, quel que soit leur champ d’action, mais l’Etat ne pourra pas y arriver seul. Son action restera insuffisante si elle n’est pas relayée, soutenue, encouragée par tous les acteurs publics et privés.