25 ans après la suppression de sa forme obligatoire, ce concours reste une étape importante pour le ministère de l’Education ainsi que pour plusieurs familles tunisiennes afin d’évaluer le niveau de leurs enfants. Reportage.
Hier, les centres d’examen ont ouvert leurs portes une heure avant le démarrage de l’examen de «sixième» pour accueillir les 59.072 candidats inscrits. La concurrence est à son comble pour arracher une place parmi les 3.850 disponibles dans les 28 collèges pilotes répartis sur tout le territoire. Les épreuves d’accès à ces collèges se poursuivront jusqu’à demain.
Soutien moral
Ce premier jour était exceptionnel, avec cette canicule qui dépassait la moyenne du mois de juin. Mais la volonté de réussir est fortement manifeste chez les petits candidats. Les élèves ont subi intégralement l’épreuve d’arabe avant d’enchaîner avec l’examen d’anglais.
Il est 10h00, en ce jeudi 20 juin 2024. Il reste quinze minutes avant la sortie des candidats. Devant le collège d’El Ghazela, un climat pesant régnait. Des dizaines de parents, dont la majorité des mamans, ont trouvé refuge sous l’ombre des arbres du petit espace vert de la cité. Certains parents se font protéger par le grand mur en face du portail alors que d’autres se sont engagés dans des discussions à bâtons rompus. Ils attendaient, impatiemment, la sortie de leurs enfants pour savoir comment se sont passées les premières épreuves. Tout sur fond d’angoisse et de sourires crispés.
Présents, directeurs d’école et enseignants venaient encourager leurs élèves et offrir un soutien moral aux parents. Certains ont pris l’initiative de distribuer des bouteilles d’eau, des paquets de jus et des bonbons. Il est à noter qu’en ce premier jour d’examen, les élèves se font accompagner par leurs parents. Pour eux, l’essentiel est de vivre l’expérience. «Depuis le début de l’année scolaire, mon fils a beaucoup travaillé. C’est un élève brillant. Je l’ai aidé à planifier son temps. Mais il faut avouer que ces derniers jours et à l’approche de l’examen, toute la famille est stressée comme s’il s’agissait des épreuves du baccalauréat. Pour ma part, j’ai essayé d’apaiser la situation en préparant des gâteaux, et en faisant de mon mieux pour sortir mon fils de sa rude révision et aller se promener», a déclaré Mme Faouzia Balti, une maman et enseignante de français.
Pour une autre maman dont la fille est une élève moyenne, c’est «une bonne expérience pour les petits. Je sais dès le début que les chances de mon enfant d’accéder aux collèges pilotes sont minimes, mais je l’ai, quand même, encouragée pour passer l’examen. C’est une occasion pour elle de s’habituer à l’ambiance de déroulement d’un examen national, une manière d’apprendre à gérer son stress. En vérité, chaque maman espère que son enfant accédera au collège pilote».
Des épreuves à la portée…
10h10 minutes, les parents se regroupent devant le portail du collège. On entend certains d’entre eux prier pour que leurs enfants puissent franchir le cap. Les premiers groupes d’élèves sortent, les yeux pleins d’espoir et de rêve. «Maman, n’aie pas peur, j’ai bien passé mon examen. Tout va bien, j’ai fait de mon mieux», crie en souriant Ritej, une élève d’école privée.
A la sortie des classes, la majorité des candidats ont avoué que l’épreuve d’arabe qui abordait le sujet de l’environnement et le changement climatique était à la portée. «L’essai a été traité au cours de l’année scolaire. Nous avons amplement travaillé sur la pollution. J’ai même utilisé les données de l’éveil scientifique», exprime Nour, une autre élève. En ce qui concerne l’anglais, un bon nombre d’élèves était satisfait. D’autres candidats ont avoué que l’examen était un peu difficile.
La manière dont les questions sont posées n’est pas claire. «La compréhension et la langue sont faciles pour un élève qui a bien travaillé au cours de l’année. Toutefois, le “writing” nécessite une grande concentration, d’autant plus que le temps qui lui est alloué n’est pas aussi suffisant», explique Mme Emna, une enseignante d’anglais et mère d’une candidate.