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Sauver les Tunisiens des noyades

Editorial La Presse

 

Dès que le mercure grimpe, les Tunisiens prennent d’assaut les plages. Parfois, au lieu d’un divertissement, cette escapade tourne au drame. En effet, rien qu’en un mois, on a recensé près de 20 noyades. Ces drames sont généralement imputés au manque de vigilance des baigneurs, à l’absence de maîtres-nageurs sur les plages ou encore à une défaillance de surveillance parentale.

Avec 13% uniquement de nos besoins en maîtres-nageurs, c’est donc un nouvel été meurtrier, avec des noyades sans cesse en augmentation dans notre pays, qui s’annonce cette année.

Certes, l’absence de sauveteurs n’explique pas à elle seule les raisons de ces noyades à répétition. Il faut admettre qu’en Tunisie, malgré les prouesses de quelques sportifs dans cette discipline physique, nous ne savons pas nager car la natation n’est pas une activité accessible à tous par manque d’éducation et faute d’infrastructure.

Pourtant, partout dans le monde, la natation est une activité physique accessible aux personnes à revenu modeste. Certains pays ont même lancé des programmes nationaux  pour apprendre à nager à tous ceux qui ont été privés durant leur enfance de la pratique de la natation. Ce genre de programme concerne ceux qui sont issus d’un milieu modeste ou défavorisé parmi les enfants et les adultes aussi bien ruraux qu’urbains. L’objectif étant de sauver des vies, d’améliorer la qualité de vie et de stimuler l’accès aux métiers de la mer. Cependant, d’après les données recueillies, la majorité des victimes tunisiennes des noyades sont originaires des régions intérieures du pays. Loin du littoral, ces jeunes, faute de piscines, n’ont jamais appris à nager et sont les premières victimes par noyade. C’est donc à l’Etat de trouver des solutions. Par exemple, à travers le cursus scolaire, tout un chacun devrait accéder à l’apprentissage puis à la maîtrise de la natation. C’est un impératif éducatif. Ensuite, il faudra examiner le niveau d’équipement des régions en piscines de proximité et en stades nautiques. 

Il est clair aussi que le sous-équipement pénalise l’école, le mouvement sportif associatif, l’accès individuel à l’eau et bien évidemment rend l’Etat et les collectivités publiques responsables de ces dizaines de morts chaque été. 

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