L’obligation de l’intégration du système des licences-clubs de la CAF dans les règlements des championnats nationaux à partir de la saison 2024 / 2025 pose un énorme casse-tête.
On peut dire que le Bureau fédéral, en s’empressant de fixer le démarrage de la prochaine saison sportive aux 17 et 18 août 2024 tout en sachant que plus des 2/3 des clubs ne répondent pas aux nouveaux critères de participation imposés par la CAF, a mis la charrue avant les bœufs. Facultatifs pour les championnats nationaux, avec une dérogation la saison écoulée, ces critères sont maintenant impératifs. Tout club, qui ne remplit pas les 5 exigences assouplies de la CAF, ne se verra pas accorder l’obtention de licences à ses joueurs et l’autorisation de participation dans les compétitions nationales et locales. Première exigence : l’infrastructure avec l’obligation d’un stade homologué pour abriter les compétitions interclubs, offrant sécurité et minimum de confort aux spectateurs et aux représentants des médias. Deuxième exigence : un staff technique qualifié avec au moins un chef de staff titulaire du diplôme CAF A. Troisième exigence : l’obligation d’engagement d’une équipe de football féminine ou de partenariat avec un autre club ayant une équipe féminine engagée. Quatrième critère : un staff médical contractuel pour assurer et développer le suivi médical des joueurs. Cinquième critère : régularisation de tous les différents litiges qui ont fait l’objet de verdicts définitifs à la date du 31 mars 2024 et éponger tous les arriérés de paiement de salaires, de primes de rendement ou d’indemnités de transfert. C’est le cinquième critère qui chiffonne le plus pour le moment et qui posera sans doute le plus grand problème avec le délai très court accordé (31 mai, déjà expiré sans résultat) et même après une première prolongation faite au 23 juin (hier) qui n’a pas apporté de grandes nouveautés dans le dépôt de dossiers complets répondant aux cinq critères. Les premières estimations font état de 3 ou 4 clubs tout au plus (l’EST, l’USM, la JSO et l’ESZ nouveaux promus) sur les 16 clubs de la première division qui n’ont pas de litiges financiers à régulariser. Pour le reste, la mission est quasiment impossible pour trouver un arrangement dans ce temps record à leurs dettes et ennuis financiers.
La deuxième épreuve de vérité pour Wassef Jlaiel
Le président par intérim de la Fédération, qui devra s’acquitter de la lourde tâche jusqu’au 15 juillet, est déjà confronté à une première rude épreuve qui ne sera pas de tout repos. Il avait espéré que les décisions prises pour augmenter le nombre de clubs de la Ligue 1 à 16 (et donner une seconde chance aux clubs relégués pour sauver leur place) seraient un moyen d’apaiser ce climat effervescent de fin de saison et de s’assurer un vote de confiance en cas d’éventuelle candidature au nouveau Bureau Fédéral durant cet été. Mais les réclamations encore en suspens qui retardent l’établissement du classement définitif de la poule du play-off et dont l’issue pourrait modifier le classement actuel et redistribuer les places en compétition de la Coupe de la CAF, l’affaire du match barrage ASS/ASM avec les accusations déballées sur la place publique, et soumises au parquet par le président démissionnaire de l’ASM, n’augurent pas de cette fin de saison paisible et sans remous pour laquelle il a beaucoup travaillé. Résoudre le problème épineux de l’octroi des licences au championnat aux clubs, sans oublier le casse-tête de l’homologation des stades pour abriter les compétitions africaines, sera son deuxième gros chantier pour sortir indemne et crédible de cette lourde période de transition. Il aura à arracher à la CAF une deuxième prolongation du délai de régularisation des litiges pour avoir le temps de trouver les moyens financiers, les arrangements à l’amiable pour voler au secours des clubs endettés et clore leurs nombreux dossiers de litiges arrêtés au 31 mars 2024. Démarche qu’il a déjà entreprise auprès de la CAF et qui sera sans doute couronnée de succès avec une décision favorable déjà accordée à cette requête sur le fil.