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Au fait du jour | Empruntons la voie passante…

 

La saison est pour ainsi dire terminée. A part la natation et les sports de plage, il ne reste plus grand-chose. Tous les regards seront braqués sur les  J.O. de Paris.

Cela nous intéresse, étant donné que nous avons des représentants réellement compétitifs qui défendent leurs chances jusqu’au bout.

Le bilan de cette année sportive sera dès lors plus clair, mais il est possible de commencer à envisager la mise en place des axes fondamentaux qui indiqueront les directions à prendre. Un rapide coup d’œil est en mesure de mettre en exergue un certain nombre de constatations.

Depuis que le ministre de la Jeunesse et des Sports avait précisé que 84% des Tunisiens ne font pas de sport, qu’avons-nous fait ?

Certes, l’activité de notre élite est louable, en dépit des moyens réduits qu’on lui réserve en raison des priorités du pays et de sa situation économique. Payer nos dettes est plus important que tout, étant donné que la crédibilité du pays est en jeu. Reste cette jeunesse dont la masse est importante, qu’allons-nous lui réserver ? Le paysage sportif n’a pas beaucoup changé.Les clubs, chevilles ouvrières du sport, sont de plus en plus endettés. Les fédérations censées leur baliser le chemin accumulent le bon et le moins mauvais.

Le Cnot fait bande à part. D’ailleurs, alors que les autres comités nationaux profitent largement de ce qu’offre le CIO comme aides pour l’expansion du sport, la Tunisie laisse filer ces occasions pour des raisons évidentes de rivalité entre MJS et Cnot.

Il ne fait aucun doute qu’un projet d’implantation d’un complexe sportif multidisciplinaire dans chaque région serait immédiatement parrainé par le CIO.

Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à lire les rapports d’activité de cet organisme, pour découvrir ce qui nous passe sous le nez. C’est ainsi !

Le sport pour tous s’organise comme il peut en raison du peu de cas que lui réservent les principaux intéressés. Manque de terrain, de conviction, de détermination, le sport pour tous devrait pourtant acquérir une toute autre envergure.

Que reste-t-il ?

Les sports scolaires et universitaires brassent dans plus de deux millions d’individus. Rien que ça !

Si le MJS se mettait à la place d’un investisseur, que choisirait-il?

Des clubs désargentés qui naviguent à vue, des fédérations à court d’idées dont certains dirigeants sont là depuis quinze ou vingt ans, ou cette masse à portée de la main dont le cordon ombilical est entre ses mains par le truchement des professeurs d’éducation physique et sportive ?

Après la mise en place des écoles de sport, œuvre de Mondher Ben Ammar et Foued Mbazaa, personne n’est venu consolider cet immense acquis qui a donné au sport tunisien les grands noms qui ont marqué son Histoire.

Pire que cela, on a transformé ces «écoles de sport» en académies qui ont enfanté un sport à deux vitesses : un pour l’enfant du peuple et un autre pour les nantis, capables de payer des centaines de dinars pour que leurs enfants y accèdent.

Et c’est là que se situe la vraie voie à suivre. Tel que le font les nations développées, qui ont compris que l’investissement doit se faire au service de ces millions d’individus, dont les heures d’éducation physique chez nous demeurent aléatoires, parce que soumises à la convenance des emplois du temps.

Cette masse de jeunes représente un lieu de prospection aussi bien pour les clubs que pour les fédérations. C’est, à notre humble avis, la meilleure aide que l’on puisse leur offrir.

En choisissant les disciplines en fonction des spécificités de chaque région, en encourageant les sports porteurs, nous pourrions faire un bond en avant à même de nous permettre de regagner le terrain perdu. De toute évidence, vouloir investir dans le fatras actuel nous semble du temps perdu.

Et nous espérons nous tromper à propos de choix qui ont montré leurs limites.

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