«Fiers d’avoir gagné un pari si fou», jubile l’entraîneur national, Mohamed Taboubi.
«Partie en Chine pour rentrer bredouille, mais aussi pour collectionner les raclées», comme disaient certains pessimistes, notre sélection de beach-handball (seniors hommes) a finalement pris tout le monde au dépourvu, surtout ceux qui n’ont jamais misé un millime sur ce sport jeté aux orties par tous, sauf par ceux— et ils sont légion — qui y ont cru mordicus.
Comme dans un rêve
Mais que s’est-il bien passé là-bas en Chine ? Eh bien, c’est l’histoire incroyable d’une équipe tunisienne à laquelle on n’a attaché aucune importance, parce que venue d’un continent où ce sport est encore à ses premiers balbutiements, outre le fait, non moins contraignant, que notre délégation a débarqué en Chine en dernière minute (à cause d’un problème de vol interne à partir de l’aéroport de Shanghai). Soit le jour même de son match d’ouverture contre les représentants. du pays organisateur ! Un hors-d’œuvre des plus épicés. Mais, au lieu d’attraper une intoxication alimentaire, nos gars ont mangé du lion. En effet, laissant le calvaire d’un voyage absolument épuisant aux vestiaires, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, ils sont descendus sur le lourd terrain sablonneux comme les gladiateurs foulent l’arène de combat, pour parvenir, à la surprise générale, à mener la vie dure aux virevoltants chinois pourtant largement mieux préparés. Un superbe 2-0 sanctionnera les débats en notre faveur. Face à un adversaire abattu et ébahi, nos gars étaient aux anges. L’entraîneur national, Mohamed Taboubi, n’en revient pas encore. «Croyez-moi, se remémore-t-il, notre victoire relevait de l’utopie, vu les séquelles de l’incident de l’aéroport et les limites de notre préparation. C’était sans compter avec la fougue et la témérité des joueurs qui m’ont agréablement surpris. Bref, c’est un pari fou que nous venions de gagner». Ces derniers ont ensuite continué sur leur lancée, tenant tête aux grosses cylindrées du beach-hand dans le monde, à savoir le Danemark et le Brésil, pour s’incliner avec les honneurs.
Certes, l’accession aux quarts de finale a été ratée in extremis. Mais, quelle réconfortante consolation : la qualification d’office aux prochains mondiaux de plage et l’entrée au «Top 12» planétaire, après avoir remporté trois autres victoires.
Du jamais vu dans l’histoire de cette discipline en Tunisie qui, outre ses trois titres de champion d’Afrique, aura été, mine de rien, le seul sport collectif qui a fait, cette année, honneur au sport tunisien sur la scène internationale.
Le prochain Mondial des cadets dans nos murs
«On ne peut qu’être fiers de cette inoubliable expédition», ajoute M. Taboubi qui ne tarit pas d’éloges sur ses joueurs. La satisfaction est encore plus immense chez la cheffe de la délégation et directrice des équipes nationales de beach-hand, Hana Guenaoui. Cet exploit porte, en effet, sa griffe, pour avoir tout fait, ces dernières années, pour que ce sport reste en vie. «Bien évidemment, déclare-t-elle, je suis très heureuse, voire comblée, pour avoir fait encore une fois honneur à la Tunisie pour laquelle on s’est toujours battu avec amour, dévouement et détermination. Mon bonheur est double, parce que je suis persuadée que notre beach-hand est désormais sur la bonne voie et devenu très connu et respecté à l’étranger. Et pour en avoir le cœur net, sachez que la Tunisie a été choisie par l’IHF (Fédération internationale de handball, ndlr) pour organiser le championnat du monde des cadets au mois de juillet prochain à Hammamet».
Après avoir remercié tous les joueurs de la sélection, ainsi que leurs staffs technique et médical, Mme Guenaoui a également tenu à rendre hommage à la FTHB «pour avoir cru en ce sport et aidé à sa promotion».