La stratégie nationale genrée pour l’accès au marché africain vient à peine de commencer, c’est la raison pour laquelle le taux de participation de la femme entrepreneure est encore faible. Nous pensons qu’avec la Zlecaf et le Comesa, ce taux va très vite grimper.
Les femmes étaient à l’honneur, récemment, à l’occasion du «Tunisia Africa Business Meetings» (Tabm), un des plus grands rendez-vous du «réseautage d’affaires et de partenariat en Afrique», tel que présenté par les organisateurs. Sous la modération de la journaliste et responsable programme Femmes entrepreneures de Tunisie, Sahar Mechri, les intervenants ont débattu du «développement du commerce interafricain vu par la femme entrepreneure».
Courage et pugnacité
Certaines femmes panelistes ont évoqué le courage et la pugnacité de ces femmes africaines qui affrontent tous les préjugés de la société et doivent constamment concilier leurs responsabilités familiales et leur envie d’entreprendre.
Au-delà de ces défis auxquels doivent faire les femmes entrepreneures au quotidien, Leila Belkhiria Jaber, présidente de la Chambre nationale des femmes chefs d’entreprise, note qu’il y a un engouement particulier pour les femmes entrepreneurs d’intégrer des marchés africains, mais que le rôle des structures a été aussi d’élaborer des stratégies pour le ciblage d’un certain nombre de marchés porteurs.
«La stratégie nationale genrée pour l’accès au marché africain vient à peine de commencer, c’est la raison pour laquelle le taux de participation de la femme entrepreneure est encore faible, a-t-elle déclaré. Nous pensons qu’avec la Zlecaf et le Comesa, ce taux va très vite grimper».
De son côté, très enthousiaste, Sindiswa Mzamo, présidente du «Circle of global Business Woman» d’Afrique du Sud, a appelé les femmes africaines entrepreneures à prendre leur place et à être présentes partout, notamment en profitant de ce type d’évènement pour le réseautage. Applaudie à plusieurs reprises, Sindiswa Mzamo explique qu’il est important de multiplier les plaidoiries en faveur des femmes et travailler sur le lobbying.
Formation et développement des compétences des femmes chefs d’entreprise
«Nous devons travailler ensemble main dans la main pour passer à un niveau supérieur», a-t-elle martelé, avant d’ajouter que certaines femmes entrepreneures exportent vers l’Europe mais ne regardent même pas le marché interafricain.
«Aujourd’hui est venue l’heure du commerce interafricain, alors investissez en Tunisie et investissez en Afrique du Sud», a déclaré Sindiswa Mzamo.
Dans le panel, il y avait un homme, Mazen Kassem, chef de projet chez «Expertise France», qui soutient les femmes entrepreneures en Tunisie. Des programmes qui misent sur la formation et le développement des compétences des femmes chefs d’entreprise.
Pour sa part, Emily N. Mburu-Ndoria, directrice du commerce des services, de l’investissement, des droits de la propriété intellectuelle et du commerce numérique du Zlecaf (Zone de libre-échange continentale africaine), appelle à profiter des nouvelles technologies pour faire des connexions et viser des marchés. Le digital permet, selon elle, d’atteindre des marchés et faire des «deals» sans forcément se déplacer en dehors de son pays d’origine.