La culture italienne toujours à l’honneur en Tunisie avec le cycle cinématographique programmé dans le cadre de l’événement «In situ Tunisi : Capitale de la creativité italienne dans le monde 2024» qui s’est ouvert jeudi avec la projection du film «Il primo giorno della mia vita» (le premier jour de la ma vie), en présence du réalisateur Paolo Genovese, maître du récit choral et explorateur des relations humaines
«Je m’intéresse aux gens ordinaires et à leurs histoires extraordinaires», dit-il à qui veut bien l’entendre. Ceux qui ont travaillé avec Genovese décrivent un réalisateur exigeant et méticuleux, accordant une grande importance au travail des acteurs et à la construction du scénario.
Avec «Il primo giorno della mia vita» réalisé en 2023, les spectateurs ont eu droit à un film qui fait cogiter (de plus en plus rare dans le cinéma) sur le sens à donner à une vie et suggère combien il est important de savourer chaque instant de notre vie.
L’histoire nous plonge dans la vie de quatre personnages aux destins broyés par la vie, parfois au bord du suicide. C’est alors qu’un homme mystérieux leur offre de vivre une journée comme s’ils étaient déjà morts, et c’est ainsi qu’ils découvrent ce qu’implique leur décès. Ce n’est qu’au moment de leur «disparition» qu’ils prennent conscience de ce que valent vraiment leurs vies.
«Les personnes changent au fil des ans, elles ne sont jamais les mêmes, et quand nous les perdons, nous essayons de combiner plusieurs versions pour en créer une seule à retenir. La meilleure, le best of. Même si ce n’est pas la véritable, mais celle que nous souhaiterions », une réplique qui mérite de devenir culte et le film nous gratifie d’ailleurs de quelques perles de ce genre.
Poignant et inspirant, le film est une ode à la vie, même si, sans «spoiler», la fin peut laisser certains spectateurs perplexes. Présent lors de la projection du film, le réalisateur a bien voulu se prêter au jeu du débat avec le public. Il a notamment expliqué que le film, tiré d’un roman, traite d’un phénomène de société qui reste encore un tabou, celui du suicide. «L’interprétation de la fin du film dépend de chaque spectateur, elle est subjective, d’ailleurs ici je vois que la moitié pense que c’est une happy end, alors que l’autre moitié pense que la fin est tragique».
Quand nous l’interpelons sur le fait de pas avoir intégré la diversité ethnique de la société italienne (les principaux protagonistes étant des blancs aux noms bien italiens) dans le film, le réalisateur est catégorique, je ne pense pas à cela lorsque je réalise un film. «Pour moi, ce qui est important c’est la diversité des âmes et des sentiments, non pas la couleur de peau ou l’ethnie», précise le réalisateur.
Si vous cherchez un film qui vous fera réfléchir sur le sens de la vie et vous donnera envie de savourer chaque instant, vous devez absolument voir «Il primo giorno della mia vita». Par ailleurs, le casting ajoute au charme du film. Les personnages incarnés par Toni Servillo, Valerio Mastandrea, Margherita Buy et Sara Serraiocco, sont très touchants.