Saison estivale : Des plages qui tanguent entre drames et farniente !

 

Nous ne sommes qu’au tout début de l’été et déjà la liste des noyés s’allonge de manière dramatique. Dès lors, une question se pose: notre politique, notre stratégie est-elle la bonne ?

C’est sans complexe qu’il faudra poser cette question, de manière directe, tout en sachant que les autorités des lieux font le maximum. Il est tout simplement inconcevable qu’un homme sensé puisse regarder mourir quelqu’un sans réagir. D’où la question : est-ce que nous faisons assez pour la sécurité de nos plages ? Fuse dès lors une réponse aussi claire que nette: il n’y a pas que les plages qui tuent nos enfants.

Pas plus tard que jeudi dernier, deux jeunes (18 et 20 ans) ont péri noyés dans l’oued Mellègue. A Kerkennah, un enfant s’est noyé dans la piscine d’un hôtel. En effet, la chaleur qui devient intenable pousse des personnes de différents âges à faire trempette. Et c’est le piège qui se referme sur l’imprudent qui croit savoir nager. Or flotter n’est pas nager. Le fait de savoir manœuvrer dans l’eau, de résister ou de contourner un courant n’est pas aisé. Et le fait de perdre pied augmente la pression psychologique, crispe les muscles, inhibe les bons réflexes. Et on coule.

Pour sauver quelqu’un qui se noie, il faut maîtriser un certain nombre de gestes spécifiques. Savoir s’approcher et surtout saisir le sujet qui se noie, car en cas de fausse manœuvre, le noyé s’agrippe et empêche son sauveteur de le saisir pour l’aider ou pour le prendre carrément en charge.

L’exemple de ce genre de situation, nous l’avons vécu il y a quelques jours : un père sauve ses deux enfants, mais se noie.

Il a perdu la vie, en raison de la fatigue ou de l’absence de secours. Les autorités ont beau répéter qu’il ne faut pas prendre de risques inutiles, rien n’y fait. L’imprudence se paie cash.

Quelles précautions ?

La première que nous considérons la plus importante est bien de ne se baigner que sur des plages surveillées.

C’est le seul moyen de bénéficier d’une assistance en cas de problèmes.

Aussitôt arrivé, il y a lieu de repérer les signalétiques tout en repérant l’emplacement du maître-nageur.

En dépit de ces recommandations que l’on renouvelle régulièrement, ni l’absence de maître-nageur ni la couleur du drapeau hissé ne dissuadent ceux qui ont pris le métro ou le bus, grimpé dans un train bondé. Victuailles à la main, ils plantent leurs parasols. Les enfants sont, d’ores et déjà, hors contrôle.

Ils courent à droite et à gauche, tapant comme des fous dans un ballon qui ira mourir en plein, là où il ne devrait pas être. Et soudain, un cri de détresse : un jeune homme donne des signes d’appel au secours. Son compagnon s’est effondré et il essaie de le relever, on pouvait avoir pied facilement.

C’était visiblement une hydrocution, car il jouait au ballon et il prit subitement la décision de plonger. Fatal ! Ce changement brutal de température a été la cause de cet accident qui aurait pu être grave. La Protection civile n’était pas loin. Ni le maître-nageur qui le souleva pour l’étendre sur le sable. Il l’avait échappé belle. Il a repris rapidement ses esprits et tout rentra dans l’ordre.

Des limites dangereuses

Quelques centaines de mètres plus loin, un maître-nageur courait vers deux bras qui, désespérément, essayaient de s’accrocher au ciel pour se tirer d’affaire. Arrivé à une dizaine de mètres, il lança sa bouée qui vint atterrir devant le désespéré qui se jeta dessus. Il n’avait pas pied et avait pris le risque de dépasser des limites dangereuses.

Deux faits divers sur une même plage, à quelques minutes d’intervalle. Le hasard a voulu que les secours soient disponibles et proches. Que dire lorsque le candidat à la baignade est seul et qu’il patauge dans une fosse, un canal, un bras de rivière ?

C’est dire que les meilleures dispositions du monde seraient inutiles, inefficaces sans un minimum de jugeote de la part de ceux qui, par imprudence, se jettent dans les bras du danger qui les guette. Toute une éducation à faire.


Conseils d’ami

Il est important de respecter quelques règles de sécurité. Quelles sont-elles ?

Choisir des plages surveillées : Pour se sentir plus en sécurité à la plage, il est préférable de se baigner dans des plages surveillées. Vous aurez ainsi l’assurance de bénéficier d’une assistance rapide en cas de problème. Lorsque vous arrivez, repérez le poste de secours le plus proche. N’hésitez pas à vous installer à proximité si vous venez en famille et qu’il y a de la place. Si vous comptez vous baigner dans un lieu non surveillé, pensez à avertir un proche avant de partir.

Respecter la signalétique : La couleur des drapeaux des plages surveillées vous permettra de déterminer s’il est prudent de se baigner le jour où vous allez à la plage. Si tous les indicateurs sont au rouge, restez sur la plage et optez plutôt pour une séance de bronzage

Se protéger du soleil : La sécurité à la plage c’est aussi une affaire de soleil. Pensez à vous protéger et évitez la surexposition, surtout pour les plus jeunes et les plus âgés. Pensez également à toujours emporter avec vous : un grand tube de crème solaire waterproof à indice de protection maximum et à appliquer régulièrement, chapeau à larges bords, parasol, lunettes de soleil, bouteilles d’eau pour vous hydrater régulièrement, t-shirt à porter en permanence pour les plus jeunes, tente anti-UV pour les tout-petits.

Evitez, par ailleurs, de vous exposer au soleil aux heures les plus chaudes de la journée, entre 12h00 et 16h00.

Bien équiper les enfants : Si vous partez à la plage avec des enfants, pensez à bien équiper chacun d’eux, afin de limiter les risques de noyade. Optez, ce alors, pour un maillot de bain à flotteurs ou une bouée homologuée, des brassards. Pensez également à équiper vos enfants en bas âge d’un bracelet d’identité où figurent son nom ainsi que vos coordonnées. Vous pourrez ainsi être contacté(e) facilement si jamais vous perdez un enfant de vue. Cela peut notamment arriver en cas de très forte affluence à la plage.

Les bonnes attitudes : La sécurité à la plage est aussi une affaire de bonne attitude. On retiendra ainsi qu’il est recommandé de ne pas se baigner lorsque l’on se sent fatigué(e), entrer dans l’eau progressivement afin d’éviter l’hydrocution, ne pas aller se baigner après avoir mangé (ou privilégiez les repas légers), ne pas boire d’alcool avant d’aller se baigner. Il faut également prévenir systématiquement les personnes qui vous accompagnent quand vous partez vous baigner (l’idéal est d’y aller à plusieurs), nager là où on a pied et parallèlement à la plage et éviter de surestimer son niveau de natation. Sachons qu’il est plus difficile de nager dans la mer que dans une piscine.

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