Zlecaf : Un nouveau tremplin pour la croissance et l’attractivité

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En intégrant la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), la Tunisie s’ouvre à de nouvelles possibilités économiques. Les PME, poumon de l’économie tunisienne, sont les premières à bénéficier de cet accord. Parallèlement, l’environnement des affaires gagnera en attractivité. Cependant, certaines actions stratégiques et opérationnelles sont indispensables pour pouvoir exploiter pleinement les avantages de la Zlecaf. 

La Tunisie fait un pas stratégique vers l’intégration régionale en s’engageant dans la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), un projet phare de l’Union Africaine et de l’Agenda 2063. Cet accord, regroupant 54 Etats membres et visant à créer le plus grand bloc commercial mondial avec une population d’environ 2,5 milliards d’habitants d’ici 2050, promet de vastes opportunités économiques pour l’économie tunisienne.

Des opportunités énormes pour la Tunisie

C’est ce qui ressort, en somme, des résultats d’une récente étude réalisée par le Centre d’études économiques et sociales et de la compétitivité des entreprises de Tunisie (Itceq).  Le travail qui a été mené par les chercheurs Souad Dhaoui et Elyes Kasdallah a montré que les PME tunisiennes peuvent pleinement tirer parti de l’adhésion et l’intégration de la Tunisie à la plus grande zone de libre-échange au monde.

Entre compétitivité accrue, internationalisation et économies d’échelle, la Zlecaf ouvre de nouveaux horizons aux PME tunisiennes notamment celles qui opèrent dans les secteurs productifs. « La nouvelle étape de l’intégration régionale africaine peut offrir des opportunités énormes à la Tunisie et ses secteurs productifs, essentiellement manufacturiers et plus particulièrement  aux petites et moyennes entreprises industrielles  qui ont tendance à être plus efficaces, à réaliser des économies d’échelle, à être plus compétitives, plus intégrées et plus spécialisées et surtout s’internationaliser.

Leur confrontation à la concurrence va, ainsi, les pousser à dépenser plus en R&D et à fournir davantage d’efforts pour s’adapter à cette concurrence qui leur est imposée par les entreprises de certains concurrents puissants dans le continent », soulignent, à cet égard, les auteurs. Aussi, il a été démontré que la Zlecaf contribuera à l’amélioration de l’attractivité du marché intérieur de l’investissement, non seulement pour les entreprises nationales, mais aussi pour les investissements étrangers. 

Une stratégie pour tracer le chemin à suivre 

Pour réussir cette nouvelle étape, l’étude propose des recommandations stratégiques et opérationnelles. Les auteurs estiment que l’élaboration d’une stratégie nationale de positionnement sur le continent africain permet d’assurer une meilleure efficacité du processus d’intégration.  Cette stratégie doit s’inscrire dans le cadre d’une vision nationale claire et partagée et identifier les points forts et les défaillances actuelles pour une diversification optimisée des produits tunisiens. De plus, l’accélération de la transformation structurelle de l’économie via un nouveau modèle économique et une dynamique intimement liée au développement du secteur industriel est essentielle pour exploiter les avantages de la Zlecaf.  

« La transformation structurelle de l’économie tunisienne est la seule garantie pour réussir l’intégration dans le milieu africain et dans l’économie mondiale d’une manière générale. La dynamique de cette transformation s’avère, ainsi, intimement liée au développement du secteur manufacturier », explique-t-on dans le rapport de l’étude.

Néanmoins, cela reste tributaire de trois conditions primordiales : la hausse du taux d’investissement productif, le développement de secteurs manufacturiers avec un potentiel de croissance et l’accélération de la mise en œuvre de la stratégie nationale industrielle et des pactes sectoriels.

Actions opérationnelles 

En termes d’actions opérationnelles, les auteurs recommandent de renforcer la diplomatie économique. « Une diplomatie économique efficace devait être construite autour de réseaux issus de plusieurs ministères (Commerce, Économie et planification, Industrie, Transport, Affaires étrangères…) ainsi que du secteur privé, de la Banque centrale, la Douane et de la société civile.

À cet égard, le ministère des Affaires étrangères devrait étendre ses capacités institutionnelles et mobiliser les ressources humaines compétentes et polyvalentes nécessaires pour la conduite de la diplomatie économique », expliquent-ils. Sur un autre plan, l’étude propose une meilleure facilitation du commerce et de l’investissement, et ce, à travers le renforcement du cadre institutionnel en particulier dans les domaines du transport, de la logistique, et du soutien financier et assurantiel mais aussi en accompagnant les entreprises tunisiennes pour qu’elles puissent accéder plus facilement aux marchés africains. 

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