Industrie pharmaceutique : Un secteur clé pour l’économie tunisienne, africaine et mondiale

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«Comparé à la Tunisie, qui est connue pour avoir un secteur biomédical plus développé avec des infrastructures de santé modernes, des institutions de recherche renommées et un plus grand nombre de professionnels de la santé, le Niger peut être en retard en termes de développement dans ce domaine», c’est ce qu’a affirmé Salifou Souleymane, directeur général adjoint à «Acak Bio Médical» au Niger. Sa participation récente au Tabm avait pour objectif de chercher des opportunités avec des entreprises tunisiennes et des partenaires africains.

Salifou Souleymane, directeur général adjoint à «Acak Bio Médical» au Niger, et Thierry Hermann Palenfo, directeur général adjoint à «Burkina Medical Facility» au Burkina Faso, ont tous les deux pris part à la troisième édition du «Tunisia Africa Business Meetings» organisée, au début du mois, par le Centre de promotion des exportations (Cepex). Leur participation à cet évènement avait pour objectif de chercher des opportunités avec des entreprises tunisiennes et des partenaires africains.

Défis et priorités

Opérant dans le domaine médical, Salifou Souleymane a mentionné que le secteur biomédical au Niger est en pleine expansion avec des progrès significatifs, ces dernières années. Il apporte une contribution significative à l’économie africaine en stimulant la croissance, créant des emplois, améliorant les soins de santé, et favorisant le développement industriel. «Le secteur biomédical du Niger est comparable généralement à celui des autres pays africains en termes de ressources disponibles, de qualité des installations médicales, de recherche et développement, et de professionnels de la santé», a-t-il développé.

Et de poursuivre ; «Comparé à la Tunisie, qui est connue pour avoir un secteur biomédical plus développé avec des infrastructures de santé modernes, des institutions de recherche renommées et un plus grand nombre de professionnels de la santé, le Niger peut être en retard en termes de développement dans ce domaine».

Il a fait savoir que malgré cela, le Niger fait des progrès pour améliorer son secteur biomédical et renforcer ses capacités dans le domaine de la santé. «Il est important de noter que chaque pays a ses propres défis et priorités en matière de santé, et les comparaisons doivent prendre en compte les contextes spécifiques de chaque nation.

De son côté, Thierry Hermann Palenfo, directeur général adjoint de «Burkina Medical Facility», un établissement pharmaceutique de distribution de médicaments, de dispositifs médicaux et d’autres produits de santé enregistrés au Burkina Faso, a révélé que le secteur pharmaceutique dans son pays est bien structuré, depuis l’adoption, en 1994, du code de santé publique, qui est aujourd’hui en cours de révision. Le but de cette révision étant l’amélioration continue et l’adaptation du secteur aux différentes époques et contextes.

Accompagnement financier

Palenfo a également précisé que «le secteur médical au Burkina Faso est en pleine évolution, avec la libéralisation du marché des médicaments. Dès lors que le pays a vu l’émergence des officines pharmaceutiques privées, des grossistes et même de quelques unités de production, ce secteur a commencé à se développer. Les principaux acteurs de ce secteur sont les pharmaciens, de toutes spécialités confondues (les hospitalo-universitaires, chercheurs, l’administration, les biologistes, les industriels, les acteurs de la chaîne de distribution), les médecins, tout professionnel de santé et autre acteur interagissant avec le médicament (financiers, logisticiens…). De nos jours, nous avons de la ressource humaine qualifiée et très compétente en la matière».

Pour ce responsable burkinabé, les défis sont nombreux pour permettre à un domaine aussi pointu de s’accroître. «Je pense que le plus grand défi reste principalement celui de l’accompagnement financier parce que l’industrie demande des moyens importants. Il y a également le coût de l’énergie qui doit être maîtrisé pour s’établir à des proportions acceptables».

Palenfo a, par ailleurs, noté qu’il est important de s’engager davantage politiquement afin de faciliter l’émergence du secteur médical, et ce, à travers la promotion de la production locale, la facilitation de l’importation des matières premières… «Notre but est de réduire les coûts de production et d’améliorer la compétitivité par rapport aux produits importés. Au Burkina Faso, le secteur est régulé par le ministère de la santé, à travers son organe de régulation qui est l’Agence nationale de régulation pharmaceutique. Pour le cas spécifique de l’industrie pharmaceutique, la régulation est conjointe avec le ministère du développement industriel, du commerce de l’artisanat et de petites et moyennes entreprises».

Des échanges nationaux, régionaux et internationaux

Et d’ajouter : «Il est clair que le secteur pharmaceutique a non seulement des enjeux sociaux, de santé publique mais aussi économiques. L’industrie pharmaceutique mobilise des moyens financiers importants et fait l’objet d’échanges commerciaux, nationaux, régionaux et internationaux. Elle crée des emplois directs et indirects sur toute la chaîne ce qui participe au développement local. Le secteur pharmaceutique est de ce fait un maillon important de nos économies en Afrique et partout dans le monde. Il faut dire que le secteur pharmaceutique au Burkina Faso, à l’instar des autres pays, suit les directives internationales. Au niveau régional, le Burkina Faso adhère aux initiatives et aux directives et aux recommandations régionales en la matière à travers l’Uemoa. L’Union économique et monétaire ouest-africaine est une organisation ouest-africaine créée le 10 janvier 1994, qui a comme mission la réalisation de l’intégration économique des Etats membres, à travers le renforcement de la compétitivité des activités économiques dans le cadre d’un marché ouvert et concurrentiel et d’un environnement juridique rationalisé et harmonisé».

Pour conclure, Thierry Hermann Palenfo a précisé qu’en Afrique nous avons peu d’unités de production. Pour cette raison nous devrons travailler pour accroître l’offre. Une plus importante industrialisation du secteur va, nécessairement, améliorer l’offre de santé, développer l’économie, et donner une autonomie à l’instar des pays comme la Tunisie qui l’a développé depuis des années. Le Covid-19 nous a mis à l’épreuve et je pense qu’on devrait en tirer des leçons».

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