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Retour à la case départ ?

Editorial La Presse

 

Ce n’est plus une alarme, cela ressemble (et depuis longtemps) à des cloches qui sonnent le glas, tous les jours depuis dix mois les populations palestiniennes entendent le son lent de l’extinction. C’est à croire qu’elles se sont habituées à fréquenter la faucheuse, les seuls sur terre qui luttent depuis autant de mois contre une implacable machine de guerre qui ne connaît pas de répit.

La guerre que mène l’occupant sioniste entre dans son dixième mois, sans qu’une lueur d’espoir ne se montre à l’horizon. Inéluctablement, la situation humanitaire pourrit devant les yeux d’un monde impuissant et apparemment de plus en plus désabusé. Qu’y voit-on dans l’enclave de Gaza occupée dont la population endure des souffrances insupportables ? Des milliers de Palestiniens cheminant vers la route de l’exode; 300 à 350 000 personnes y sont entassées, selon l’ONU. Elles se déplacent au gré des ordres israéliens, des zones surpeuplées où les travailleurs humanitaires n’entrent plus ; des abris de fortune devant lesquels dorment jeunes, vieux, femmes et enfants à la belle étoile.

Les annonces de trêve se suivent et donnent l’air de se ressembler, les dizaines de propositions, préparées, élaborées et discutées dans différentes capitales sont enterrées et oubliées. Oubliés aussi, les milliers de morts, les sans-abri, les exclus et les damnés de la terre.

Lundi 15 juillet, l’armée sioniste frappe un bâtiment scolaire abritant des milliers de déplacés, faisant 15 morts et beaucoup de blessés et de disparus (pour la plupart des femmes et des enfants, précise la Défense civile du territoire palestinien). La réponse d’Israël ? Un air connu et comme convenu revient en guise de prétexte, de justification: «L’école (gérée par l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens) servait de repaire pour un certain nombre de terroristes qui s’en servaient pour lancer des attaques contre les troupes israéliennes».  La rengaine a été trop souvent employée pour être crédible; sachant qu’en 8 jours, c’est la 5e frappe visant une école de déplacés.

Deux jours plus tôt, des frappes de l’armée sioniste «visant deux dirigeants du Hamas» ont tué 92 Palestiniens dans le camp de déplacés d’El Mawassi, (près de Khan Younès), sans compter les nombreuses victimes qu’on appelle prosaïquement «collatérales».

Les frappes de trop ? Au vu de la réaction du Hamas, qui a annoncé se retirer des négociations de cessez-le- feu, cela semble être le cas. Et maintenant, alors que les pourparlers (ou les approches) sont partis en fumée, les négociateurs, en panne de solutions, vont-ils rebattre les cartes, et avec quels arguments ?

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