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Compléments alimentaires, une réglementation pour bientôt ?

Editorial La Presse

 

LE marché des compléments  alimentaires pèse lourd en Tunisie. Selon certaines sources, on croit savoir qu’il est autour de 600 millions de dinars, 600 millions de dinars et aucune loi pour réglementer tout cela ! Aucun moyen de contrôle sur la traçabilité,  sur les mélanges et les dosages. Des mixtures souvent à base de produits chimiques ou naturels mal maîtrisés qui pourraient constituer une vraie menace pour la santé du Tunisien.

Pour appuyer tout cela, les brigades de la police ou de la Garde nationale procèdent à des saisies régulières de ce genre de produits dans  ces laboratoires improvisés, parfois dans des garages privés. Pire, les vendeurs de ces produits ne sont même pas des pharmaciens et ne disposent donc pas du savoir nécessaire pour conseiller le consommateur. 

En l’absence de toute réglementation rigoureuse instituant ordre et prudence, les « parapharmacies» poussent comme des champignons. Ailleurs, ces produits même s’ils sont vendus dans les grandes surfaces, exigent parfois la présence d’un pharmacien.

Autant le dire tout de go, ces «parapharmacies» ne sont pas issues de la science des pharmacopées.

D’ailleurs, n’est-il pas plus juste  de soustraire le terme «pharmacie»  à cette activité  comme dans certains pays développés où ils préfèrent afficher le terme «herboristerie»  avec des devantures  et des enseignes lumineuses  différentes de celles des pharmacies ?  

La bonne nouvelle, c’est qu’il y a un projet de loi qui se prépare et qui promet de réglementer un secteur qui échappe  aussi bien au ministère de la Santé qu’à celui du Commerce. Selon une déclaration du rapporteur de la commission de la santé, des affaires de la femme, de la famille, des affaires sociales et des personnes à besoins spécifiques, ce projet de loi sera bientôt présenté aux députés après discussions et rencontres avec toutes les parties prenantes.

Une bonne nouvelle parce que l’absence de réglementation dans ce secteur  lâche la bride aux escrocs et profiteurs qui vendent des compléments  douteux sur le Net, mais permettra  aussi aux spécialistes de contrôler la qualité des produits des entreprises installées et qui nous vendent ce genre de produits.

Nous encourageons de toutes nos forces les compléments alimentaires tunisiens, mais pour le moment personne ne contrôle leur réel contenu. Des mélanges dont on  ignore tout et qui ne mentionnent aucune contre-indication. Le  ministère de la Santé n’a pas le droit des les inspecter et celui du Commerce non plus n’a pas les compétences pour le faire.

Nous attendons beaucoup de ce projet de loi qui va résoudre un réel problème de santé publique, mais qui va aussi  ouvrir les portes à plusieurs diplômés en pharmacie à la recherche d’un emploi.

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