L’événement capital qui exprime l’actualité du jour est d’une importance sans équivalent dans l’histoire : le président Biden, après un début de campagne chaotique, à 4 mois de l’élection présidentielle, annonce son retrait de la compétition, et pour la première fois une femme noire et asiatique, Kamala Harris, est presque assurée de le remplacer (elle a déjà reçu plusieurs appuis des gouverneurs, dont l’un de ses rivaux démocrates, et de la ténor Nancy Pelosi qui lui a donné sa bénédiction).
Dès l’annonce du retrait de Biden, Netanyahu laisse son armée « nettoyer » Gaza et s’envole en urgence à Washington, pour une visite de 3 jours, qualifiée de « très importante », où il est attendu et bienvenu pour s’assurer de la continuité des aides et de l’appui des Etats-Unis. Son parrain quitte le pouvoir ; rappelons au passage que ces derniers temps, le président sortant a changé d’un soutien inconditionnel à Israël à une attitude plus exigeante (dictée sans nul doute par les manifestations dans le monde). Comme Biden est un peu froid, Netanyahu va essayer de tirer profit, là où il reniflera ses intérêts, à droite, à gauche, chez les Républicains, chez les Démocrates, etc. Un exercice périlleux d’équilibriste l’attend lors de ce travail de lobbyiste.
Gaza donc se trouve actuellement derrière les écrans, notre œil à nous est toujours de ce côté, là où le mal et le malheur, la faim et la mort se perpétuent et s’éternisent, là où l’armée israélienne continue ses bombardements à l’aveuglette, ses meurtres prémédités et ses horreurs, actes, comme toujours, niés, réfutés, habillés de faux arguments et autres fausses preuves ; l’offensive se poursuit contre le Hamas et d’autres groupes palestiniens, notamment dans des régions dont l’armée avait annoncé avoir repris le contrôle. Le nombre de morts de la dernière offensive s’élève à 70, atteignant 39 006 âmes, annonce le ministère de la Santé palestinien. Netanyahu ne sera pas inquiété à Washington, il est en pays politiquement conquis (relativement). Que va-t-il plaider ? Ses mensonges, son déni, ses contre-vérités.
Le 16 juillet, une frappe dans le secteur, à l’ouest de la ville de Khan Younès, a fait au moins 17 morts et 26 blessés. À la suite de l’attaque, des vidéos ont montré des scènes de chaos dans les environs de la ville, où de nombreux blessés et morts ont été transportés à l’hôpital. L’armée israélienne a affirmé avoir «frappé un commandant de compagnie de l’unité navale du Djihad islamique» palestinien, tout en précisant examiner «les rapports indiquant que plusieurs civils ont été blessés à la suite de la frappe».
La frappe a été menée dans une zone clôturée gérée par le Hamas, a affirmé l’armée israélienne, estimant qu’aucun civil ne se trouvait dans la zone et que «la plupart des victimes étaient des terroristes».
Toutefois, des images diffusées sur les réseaux sociaux après la frappe ont montré des enfants morts et blessés dans l’attaque. Un constat confirmé par plusieurs organisations sur place, dont l’Unrwa, l’office pour les réfugiés palestiniens de l’ONU.
Qu’est devenue Gaza après l’invasion de son territoire ? Près de dix mois de guerre ont détruit plus de 55 % de ses structures selon le dernier rapport du centre satellitaire de l’ONU. Les principales villes de l’enclave ont été dévastées par les bombardements israéliens, les rendant presque totalement inhabitables. Pour de nombreux chercheurs, la situation actuelle s’apparente à un urbicide (en termes de guerre), autrement dit le meurtre des villes. «Un total de 137 297 structures, soit environ 55 % des structures de la ville, sont touchées», a expliqué le centre satellitaire de l’ONU (Unosat) dans un rapport publié récemment. Ces atrocités, ces horreurs, cette abomination seront-elles à l’ordre du jour de la visite de Netanyahu ?