Les journées de participation aux JO qui ont précédé nous permettent de tirer les premières conclusions : il y a des éléments qui ont été préparés et d’autres qui ne le sont pas. Sans polémique aucune, il y a une sacrée différence entre l’assurance des nageurs et des escrimeurs et le manque de réalisme des tireurs, boxeurs, judokas et autres. Parce que tout simplement « préparer » ce n’est nullement une participation à un stage ou une manifestation internationale que l’on aura choisie …pour la circonstance.
Les fédérations nationales sportives, ce sont, à notre avis, des organes de transmission d’un certain nombre de valeurs humaines d’abord, sportives et culturelles ensuite. Leur autonomie est liée à la responsabilité qui leur incombe. Ce n’est donc pas parce qu’un athlète est le meilleur sur le plan africain, qu’il est en mesure de l’être sur le plan international.Le «petit tour et puis s’en va» est terminé et ni certains dirigeants ni les athlètes ne semblent le comprendre. La participation à des JO n’est en rien une récompense. Même pas pour un champion de Tunisie ou d’Afrique.
Y aller pour manquer son départ, se faire éliminer dès le premier combat n’est plus acceptable. « Nous participons pour ramener des résultats», a précisé le chef du gouvernement. Une participation aux JO n’est donc pas une façon de remercier un jeune, mais un mérite et cela suppose un minimum de niveau, de valeur. Les dirigeants qui pensent que c’est une récompense sont hors du coup. Certes, nous ne pouvons être tous des médaillés, mais le représentant tunisien ne doit en aucun cas être « ridicule ».
Cela suppose que nous ne devons en aucun cas nous contenter de marquer notre présence, refaire nos valises et rentrer avec la joie d’avoir enrichi nos CV avec cette participation. En canoë et skiff par exemple, nos jeunes se sont battus. Ils ont été éliminés. C’est la règle du jeu, mais avec les honneurs. Il nous semble opportun de reprendre en main cette histoire de qualification. Les championnats d’Afrique, tout comme les minimas d’ailleurs, sont certes des passages obligés pour les mondiaux ou aux JO, mais pour pousser nos jeunes à progresser davantage, c’est-à-dire travailler davantage, il faut avoir nos conditions. Et c’est là que se situe le contrat entre les deux parties.
L’évolution de tous les sportifs du monde est connue de tous. Certains pays fixent les conditions d’engagement parce qu’ils savent qu’une participation de complaisance nuit à leur prestige. Là, il s’agit de reprendre en main un secteur mis à mal par un empirisme maladif qui a complètement défiguré la scène et bloqué toute possibilité d’action. Ces JO viennent à point nommé pour nous permettre de nous situer par rapport à nos futurs adversaires. C’est énorme, mais dans nos cordes. Les sports individuels et de combat sont nos points forts. L’intérêt qu’accordent les Tunisiens n’est en rien une satisfaction de voir un beau spectacle, mais bien une projection sur les objectifs à atteindre.