Chaque grande porte de la Médina de Tunis raconte une histoire.
Construite en 1320, Bab el Khadra ou la porte « verte » a été ainsi prénommée car elle était entourée par la verdure, une végétation luxuriante et des jardins maraîchers.
Pendant des siècles, elle servait au transit des marchandises ainsi qu’au transport des animaux et des denrées agricoles provenant de plusieurs régions de l’intérieur vers les résidences beylicales. Jouant, par ailleurs, un rôle de défense et destinée à protéger les habitants contre les attaques de l’extérieur, cette porte a acquis une importance économique au XIXe siècle, plus précisément en 1881, ce qui explique le fait que l’arche unique dont elle était composée a été détruit afin d’agrandir cette porte pour dynamiser le trafic commercial au niveau de cet édifice. Mais la construction du port de Tunis en 1896, la création de la ligne TGM et l’extension de la Ville de Tunis à l’est de la Porte de France qui va s’accompagner de la création de nouvelles avenues de nouveaux quartiers, cités et zones, à l’instar de Djebel El Jelloud, lui fait perdre son importance et la relègue au rang de simple passage pour les piétons, les calèches, les taxis BB… La vie était très animée dans les ruelles et les fondouks qui se trouvaient derrière cette porte.
Dans son livre ‘Le Maltais de Bab El Khadra », l’écrivain Claude Rizzo décrit une atmosphère joyeuse qui régnait dans les quartiers limitrophes à la porte verte dans les années 50. Français, maltais, juifs…., qui vivaient de petits métiers, s’y côtoyaient dans le respect de leurs confessions et de leurs coutumes respectives. Aujourd’hui, cette porte toujours aussi imposante n’a pas pris une ride et maintient le lien entre le passé et le présent.