Stanislas Dehaene, professeur au Collège de France à la chaire de psychologie cognitive expérimentale, est formel : apprendre est le plus grand talent de l’espèce humaine. «Plus encore que des Homo sapiens, nous sommes des Homo docens !», affirme-t-il. Le spécialiste s’est attardé aussi sur le fait que la lecture joue un rôle très important dans ce sens.
Voici ce que dit la science, toujours selon le professeur de psychologie cognitive expérimentale: «L’apprentissage de la lecture améliore en effet la perception auditive du cerveau, en particulier dans le «planum temporale» du lobe temporal gauche, crucial pour distinguer les sons du langage. Les études IRM montrent que cette région est presque deux fois plus active chez les personnes alphabétisées. L’alphabétisation aide à identifier les phonèmes, les plus petites unités sonores des mots, une compétence que les analphabètes ne développent pas pleinement».
Autrement dit, les liseurs ont une perception très développée des sons que produisent les mots aussi bien de tous les jours que les mots articulés par un professeur lors d’un cours en classe. Et c’est là que l’intérêt de la lecture chez les enfants devient capital. Cette clarté des sons leur permet de mieux écouter, donc de mieux apprendre.
Lire, c’est aussi apprendre à écouter.