En fait, la réponse à cette question se trouve dans ce que l’histoire nous enseigne. Ainsi, il s’avère que les campagnes de boycott ont effectivement joué un rôle significatif dans l’histoire en tant qu’outil de protestation et de changement social.
En pleine guerre à Gaza et les images de plus en plus terribles qui atterrissent chaque jour sur nos smartphones, les Tunisiens, comme beaucoup de citoyens dans le monde, utilisent l’arme du boycott contre les produits provenant des pays qui soutiennent ouvertement ce qui est considéré comme un génocide israélien dans la bande de Gaza.
Certaines applications, comme « boycott X », permettent même aux citoyens de scanner les produits dans les magasins pour savoir si ces produits sont concernés ou pas par le boycott. C’est un peu leur manière d’afficher leur solidarité avec les Palestiniens. Cependant, certains se posent la question parfois à voix basse : «Est-ce que c’est efficace ? Mon action peut-elle être efficace ?».
En fait, la réponse à cette question se trouve dans ce que l’histoire nous enseigne. Ainsi, il s’avère que les campagnes de boycott ont effectivement joué un rôle significatif dans l’histoire en tant qu’outil de protestation et de changement social.
Le boycott des bus de Montgomery entre (1955 et 1956) a été par exemple un événement crucial dans le mouvement des droits civiques aux États-Unis. Déclenché par l’arrestation de Rosa Parks, une femme noire qui a refusé de céder sa place dans un bus à un homme blanc, le boycott, mené par Martin Luther King Jr et d’autres leaders, a duré plus d’un an et a finalement conduit à la décision de la Cour suprême des États-Unis de déclarer inconstitutionnelle la ségrégation dans les bus publics.
Autre boycott célèbre, celui des produits sud-africains pendant l’apartheid (années 1960-1990). Les campagnes internationales de boycott contre les produits sud-africains, ainsi que les sanctions économiques, ont contribué à isoler le régime de l’apartheid et à mettre fin à ce système de ségrégation raciale. Ces actions ont exercé une pression économique et politique significative sur le gouvernement sud-africain, le contraignant à revoir sa politique et à consentir à une transition démocratique.
Par ailleurs, dans les années 1970, la marque Nestlé a été la cible d’une campagne de boycott en réaction aux pratiques de marketing de Nestlé dans les pays en développement, qui encourageaient les mères à utiliser du lait maternisé au lieu d’allaiter, ce qui a entraîné des problèmes de santé pour les bébés.
La pression était telle que les industriels ont fini par céder et les mentalités ainsi que les politiques publiques dans ce domaine ont évolué.
Bien évidemment, la réussite de toute campagne de boycott dépend de la mobilisation des consommateurs, du soutien des gouvernements et des organisations internationales, ainsi que de l’impact économique réel sur les entreprises. En gros, plus il y a de gens qui adhérent, plus l’impact est élevé et la probabilité de faire pression est plus grande.
Pour le moment, les rapports de certains médias et autres économistes montrent que l’impact est limité. Mais si le mouvement s’inscrit dans la durée, beaucoup de marques vont devoir s’inquiéter.