La Tunisie a célébré la Journée du savoir. Une cérémonie officielle organisée par l’Etat qui vient couronner l’année scolaire et honorer les élèves et étudiants brillants, en plus de quelques enseignants parmi les plus méritants. Cet événement solennel et annuel veut témoigner de la place considérable qu’accorde la Tunisie à l’instruction. Un choix éclairé pris depuis l’indépendance qui perdure sous les meilleurs auspices.
Le Président de la République a décerné aux lauréats les distinctions et prix offerts par l’Etat tunisien. Des majors de promotion sélectionnés par les ministères de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. Kaïs Saïed a réitéré, à cette occasion, les grands principes du système éducatif national.
Maintenant, et sans vouloir gâcher l’ambiance, une bonne partie des lauréats accueillis et célébrés vendredi dernier au palais de Carthage est en train de préparer ses valises pour partir ailleurs. Partir pour étudier, une noble cause. A un détail près, nombreux sont ceux qui ne reviendront plus en Tunisie que pour voir la famille et y passer des vacances.
Les raisons de leur installation définitive dans un pays censé être d’étape devenu d’accueil sont tellement nombreuses qu’il serait fastidieux de les énumérer ici. Un choix délibéré, mieux, soutenu par l’Etat, moyennant une bourse, qu’on ne peut cependant contester. La liberté de circulation étant un droit constitutionnel. Et c’est à la Tunisie de savoir, à défaut de les retenir, du moins entretenir, là où ils sont, des liens privilégiés avec ses enfants.
Alors concentrons-nous sur ceux qui restent et ceux qui reviendront avec des rêves et des projets plein la tête. Une élite dont il faudra prendre soin. C’est elle qui devra servir de locomotive pour tirer le pays vers le haut. En s’efforçant d’avoir un système scolaire le plus performant et inclusif possible, la Tunisie devra accorder à ceux qui se distinguent toutes les incitations, qui vont des bourses aux prestigieux stages, aux postes à occuper plus tard dans les différents métiers de la haute fonction publique.
En effet, la hiérarchie entre les prédispositions des élèves, entre leurs parcours scolaires, entre les différents diplômes et filières, est établie de façon intrinsèque. Leur ouvrir une voie royale quel que soit leur milieu social d’origine, c’est en cela que la République est juste et équitable.
Ainsi, à partir du haut sera irrigué le reste. Et non l’inverse. Un nivellement par le bas qui fera de la médiocrité la chose la mieux partagée dans une société donnée. Cela va du système scolaire à l’administration, à la culture, au sport… Ainsi, l’élite, comprenons la meilleure dans son domaine de compétence, devra être investie de la mission la plus noble qui soit, aimer son pays, le servir et construire un Etat fort et pérenne.