La Fed envisage une baisse des taux d’intérêt pour contenir l’inflation
Lors de son discours annuel à Jackson Hole, Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine (Fed), a clairement signalé un possible assouplissement de la politique monétaire lors de la prochaine réunion de l’institution, prévue les 17 et 18 septembre. Powell a évoqué la probabilité d’une baisse des taux d’intérêt, une perspective anticipée par les marchés financiers depuis plusieurs mois. Il a justifié cette orientation par l’objectif de la Fed de ramener l’inflation à 2 %, soulignant que cette cible est désormais sur « un sentier durable » de retour.
Powell a insisté sur le fait que la direction à suivre pour la politique monétaire est désormais claire, mais a précisé que le rythme des ajustements dépendrait de l’évolution des données économiques. Il a évoqué un équilibre délicat entre le maintien du plein emploi et le contrôle de l’inflation, deux objectifs primordiaux du mandat de la Fed. Ce langage, bien que mesuré, est une indication forte que la Fed pourrait réduire ses taux pour la première fois depuis des années, en réponse à des signes croissants de ralentissement économique.
Les minutes de la dernière réunion de la Fed avaient déjà laissé entrevoir cette possibilité, avec une majorité de membres exprimant leur volonté d’assouplir la politique monétaire si les données économiques continuaient à indiquer une baisse de l’inflation. Cette posture marque un tournant par rapport aux déclarations précédentes de Powell, qui n’avaient pas explicitement suggéré une baisse imminente des taux d’intérêt. Ce changement est motivé par des signes de modération économique et par des ajustements récents des données sur l’emploi, qui montrent une création d’emplois moins dynamique que ce qui avait été estimé initialement.
Reprise timide de l’activité du secteur privé en zone Euro en août
En août, le secteur privé de la zone euro a connu une légère reprise, atteignant son niveau le plus élevé depuis trois mois, d’après l’indice PMI Flash publié par S&P Global. Cette amélioration est partiellement attribuée à l’impact des Jeux olympiques.
L’indice PMI, basé sur des enquêtes menées auprès des entreprises, a progressé à 51,2, contre 50,1 le mois précédent, signalant ainsi une expansion de l’activité. Toutefois, les nouvelles commandes continuent de diminuer. Un indice supérieur à 50 indique une croissance, tandis qu’un indice inférieur reflète une contraction.
La hausse de l’activité est en grande partie due à un rebond en France, où l’expansion a atteint son plus haut niveau depuis près d’un an et demi, en grande partie stimulée par l’engouement autour des Jeux olympiques, selon les données de S&P Global.
Cependant, Cyrus de la Rubia, chef économiste à la Hamburg Commercial Bank, partenaire de S&P Global, exprime des réserves quant à la durabilité de cette reprise. Il souligne que, bien que les dernières données PMI puissent sembler encourageantes, une analyse plus approfondie révèle des perspectives moins optimistes. «Les données PMI Hcob apportent une surprise positive à première vue», a-t-il déclaré. «Toutefois, une analyse plus approfondie indique que la situation n’est pas aussi favorable qu’elle le paraît».
Et là, il est important de souligner que le panorama économique varie considérablement selon les secteurs. Alors que le secteur des services affiche une croissance soutenue, le secteur manufacturier demeure en récession. Le volume global des nouvelles commandes dans le secteur privé de la zone euro a diminué pour le troisième mois consécutif, avec une contraction légèrement ralentie par rapport à juillet. La modeste augmentation des nouveaux contrats dans les services n’a pas suffi à compenser la baisse marquée des nouvelles commandes dans le secteur manufacturier depuis la fin de l’année 2023.
De plus, la faiblesse persistante de la demande a conduit les fabricants à réduire leur activité d’achats, avec une diminution notable à son rythme le plus soutenu depuis quatre mois.
Les performances régionales sont également contrastées. Tandis que la France bénéficie d’une croissance soutenue, l’Allemagne enregistre une baisse de son activité globale pour le deuxième mois consécutif, à un rythme plus marqué que le mois précédent. Dans le reste de la zone euro, la croissance reste stable, bien que des disparités importantes subsistent.