Dès qu’on entend ce joli mot qui désigne le mobilier urbain, les amateurs de la chanson française pensent aux paroles «Les amoureux des bancs publics» qui se bécotent, en se disant des «Je t’aime» pathétiques… de Georges Brassens.
Ils ne sont pas légion les bancs publics dans nos villes, pourtant, tout le monde en convient qu’ils sont d’une utilité non négligeable, tant pour le repos des passants que pour l’esthétique de la ville.
Ces bancs souvent en bois, assez pratiques, font plaisir à voir, ils visent à faciliter la mobilité des personnes âgées, ils sont un lieu de repos pour les piétons, une halte pour les sportifs et un endroit de papotages pour les dames, ils représentent un accessoire agréable pour les lecteurs (rares) ou pour les rêveurs solitaires.
Dans le prolongement des travaux de réfection (totale) de la piscine municipale de Tunis au belvédère, là, au milieu des chaussées et les files permanentes de voitures, se trouve un coquet jardin qui, il n’y a pas longtemps, allait vers sa mort (gazon non arrosé, arbustes et arbres négligés, etc), ces derniers jours, les agents municipaux ont terrassé le sol, planté des fleurs : le jardin revit et nos regards aussi. Est-ce un cas isolé ? Espérons que non, on regrettera au passage la démolition, dans ce quartier, d’une grande demeure avec son jardin immense, la maison de Salem Bouhajeb.
Plus loin, à El Manar, dans la longue et large avenue Tahar Ben Ammar, les autorités ont installé sur les trottoirs des bancs publics (dont quelques-uns sont à réparer) qui font le bonheur des piétons.
Plus loin, de l’autre côté de la ville, les quartiers Ezzouhour ont moins de chance, à Ezzouhour 1, il y avait un cours d’eau dormante assez long, qui faisait le malheur des riverains, empestant l’arrondissement, suscitant et libérant des hordes de moustiques en été. Après plusieurs années de travaux, les autorités ont enterré ce cours d’eau, l’ont remplacé par une allée apparemment vouée aux promenades des riverains et aux marcheurs ; louable initiative accueillie avec soulagement par les habitants. Mais, contre toute attente, le travail avait été fait à moitié, aucun arbre n’a été planté, pas l’ombre de verdure, pas de gazon ni bancs publics. Résultat : l’allée ( assez large) a été rapidement occupée par toutes autres choses que la verdure et des bancs de repos. La promenade s’est transformée en parkings sauvages de voitures par des terrasses de cafés avec tables, chaises et… mille fois hélas, par des amas d’objets sales et usités et par des tas de poubelles qui débordent, dégageant les odeurs que vous imaginez. A quelques enjambées de ce quartier, il y a des terrains vagues convertis en dépotoirs d’ordures et par conséquent métamorphosés en abris de chiens et de chats. Beaucoup de citoyens s’en plaignent. Et… attendent des initiatives.