Tous les experts dans le domaine des ressources en eau ont tiré la sonnette d’alarme. Tous sont unanimes pour affirmer que la situation dans notre pays est gravissime.
C’est, maintenant, aux autorités de mettre en œuvre les plans nécessaires pour économiser cette ressource et sensibiliser les consommateurs. Une première mesure est déjà engagée qui consiste à procéder à des coupures localisées.
Des mesures contreproductives
Mais on voit que l’impact d’une telle option n’est pas garanti, puisque les gens vont, au contraire, gaspiller davantage d’eau que nécessaire. En effet, ils vont remplir de nombreux ustensiles en prévision des éventuelles coupures. Or, ces quantités d’eau mises de côté ne seront pas utilisées à bon escient. Quant à déclarer l’état d’urgence hydrique, l’idée reste floue pour le commun des mortels. L’interdiction du lavage des voitures, de l’arrosage des jardins et autres espaces verts, de l’irrigation des plantes grandes consommatrices d’eau etc n’a pas obtenu l’adhésion des parties concernées. Bien au contraire. Les kiosques, les garages de lavage fonctionnent le plus normalement du monde.
Les gens prennent plusieurs douches par jour ou nettoient leurs maisons à grande eau. Pour ce faire, les experts ont étudié toutes les possibilités et proposé les solutions adéquates à court, moyen et long termes. Or, notre pays a besoin de parer au plus pressé et avec la plus grande efficacité possible. Alors tout ce qui doit être adopté doit être concret et mis à exécution sans trop attendre.
Eviter les coupures générales
C’est dans ce contexte que l’on peut proposer à la Sonede de fixer un plafond de consommation aux usagers domestiques ou industriels ou encore agricoles. Ces plafonds bien étudiés ne devraient pas être dépassés sous peine de coupure d’eau. De cette façon, il serait possible de cibler les vrais gaspilleurs et ne pas pénaliser pêle-mêle tous les consommateurs par des coupures générales. Des réductions de consommation seraient demandées à tous les abonnés selon un pourcentage à déterminer par les responsables (25, 30 % ou plus). Chaque facture proposera au client (selon la moyenne de sa consommation) un quota à ne pas dépasser. Cela paraît compliqué à mettre en œuvre, mais à bien y voir, il y aura plus de bénéfices que de pertes. L’important, c’est de bien comprendre le contexte et les nécessités qu’il impose. Logistiquement parlant, la mise en place d’un programme de cette envergure demande la mobilisation de grands effectifs en personnels. Cela est vrai surtout que la Sonede est appelée, en même temps, à réaliser d’autres grands travaux d’infrastructure à côté des programmes de sensibilisation à l’économie d’eau, à trouver des solutions de rechange comme le dessalement de l’eau de mer ou le traitement des eaux usées pour le secteur agricole, à lutter contre les forages et les raccordements illégaux, etc. Toutes ces dispositions et tant d’autres doivent être mises en place sans tarder.