Tourisme d’arrière-saison : Quand le tourisme de masse cède le pas au tourisme sélectif

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Une basse saison prometteuse et des réservations en hausse. Les professionnels se disent prêts à répondre aux attentes d’une clientèle plus exigeante. Tourisme médical, culturel, saharien, la Tunisie, habituellement plus à l’aise dans le balnéaire, saura-t-elle relever les défis de la diversification de l’offre touristique, soutenue par des services de qualité ? Décryptage.

L’automne arrive avec ses douces journées qui succèdent à l’implacable canicule et à l’extraordinaire tumulte des mois de juillet et août. Pour les professionnels, c’est l’ouverture de la basse saison qui, de tradition, meuble les mois de septembre et d’octobre et, à un degré moindre, celui de novembre.

Cette basse saison, qu’on appelle aussi arrière-saison, démarre à l’heure où notre tourisme, ambitieux et fonceur, ne cesse d’améliorer ses scores, avec, selon les chiffres annoncés récemment par la BCT, une progression de 6,7% des recettes jusqu’au 20 août dernier, soit 4,5 milliards de dinars, contre 4,2 milliards de dinars pour la même période de 2023. «Cette hausse, explique-t-on au ministère du Tourisme et de l’Artisanat, est conforme à nos prévisions qui tablaient sur les promesses des marchés asiatiques, polonais et surtout anglais (+95% à lui seul), sans oublier la stabilité des marchés traditionnels ; allemand (+6%) libyen (+24%)et algérien (+23%)».

Quant au marché français, qui est considéré comme l’épine dorsale, il a, hélas, accusé en juillet une baisse de 11,9% (au niveau de l’évolution du volume d’affaires) par rapport à juillet 2023, avec, néanmoins, une hausse de 5% (au niveau de l’évolution du panier moyen). «L’on s’attend à une belle reprise à l’issue du bilan du mois d’août», promet-on, ajoutant qu’«en ce qui concerne l’évolution du panier moyen du mois de juillet, il faut retenir que la Tunisie a quand même fait mieux que la Grèce, l’Italie, l’île Maurice et la France». 

Des réservations en hausse pour septembre et octobre

Si globalement tous ces chiffres témoignent d’une bonne santé du tourisme balnéaire, la question est de savoir si cela sera bien le cas à l’arrière-saison. «Ça promet» déclare Ahmed Jemal, haut cadre du ministère qui motive son optimisme «par les propos rassurants des hôteliers et des propriétaires d’agences de voyages». Houssem Rajhi, directeur commercial d’un hôtel à Gammarth, est sur la même longueur d’onde positive. «Concernant notre établissement, confie-t-il, il est réconfortant de constater que nos réservations sont en hausse pour les mois de septembre et octobre. Et nous touchons du bois, puisque nous n’avons enregistré, jusqu’à présent, aucune annulation». 

Le même enthousiasme est affiché par Karem Mamlouk, gérant d’une agence de voyages de la place qui parle, lui, d’une augmentation notable des réservations, soit une tendance confirmée par la fédération professionnelle qui mise sur un meilleur bilan par rapport à la même période de l’année dernière. Pour M. Rajhi, riche d’une expérience de 25 ans dans l’hôtellerie, «gérer la basse saison est naturellement beaucoup moins difficile, dans la mesure où l’encombrant tourisme de masse le cède à ce que j’appelle le tourisme sélectif, qui est plus calme et plus rentable, s’agissant généralement de visiteurs étrangers du troisième âge». Et d’ajouter : «Ils sont, dans la plupart des cas, des retraités et des hommes d’affaires qui aiment voyager en automne et en hiver, souhaitant venir découvrir les autres facettes de la culture locale que propose le tourisme de basse saison. Ainsi, ils font le plein de sensations». Mais, plus concrètement, qu’est-ce qui les attire le plus ? «A leur débarquement, réagit notre interlocuteur, on leur présente le programme de séjour qu’ils ont validé lors de la confirmation de leur réservation. Cela va des randonnées pédestres aux excursions au Sahara, en passant par les visites des sites culturels et antiques. On leur programme même des sorties de lever de soleil et de coucher de lune. Et, ma foi, cela leur fait énormément plaisir».

Le tourisme des 4 saisons

Comptant sur les encouragements de l’Etat exprimés dans le cadre de sa stratégie 2035 qui vise, entre autres objectifs, le développement du tourisme alternatif et durable, on remarque que de plus en plus d’hôteliers s’investissent dans le tourisme 4 saisons.

II est vrai que celui-ci inclut le médical, le saharien, le culturel, le sportif et de croisière. «Je peux vous affirmer, assure Houssem Rajhi, que ce que nous ne gagnons pas au pic de l’été est amorti et comblé par l’arrière-saison. C’est pourquoi, franchement, je m’étonne que certains hôteliers s’empressent de mettre la clé sous le paillasson dès la fin du tumulte de  la haute saison».

Il y a donc de la place pour tout le monde avec une offre diversifiée. En effet, outre des réservations en constante progression, il faut compter, pour répondre à la demande, 180 cliniques, 112 centres de dialyse et 38 centres sont sur le pied de guerre.

En prévision de la hausse des demandes pour les excursions et circuits culturels et saharien.

D’ici fin décembre, 82 navires transportant quelque 220 mille croisiéristes ont confirmé leur arrivée. 

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