A Kasserine, les autorités compétentes ont procédé au démantèlement de près de deux cent cinquante pompages illégaux qui puisaient l’eau de la Sonede pour des besoins agricoles. A Bizerte, près de cent soixante-dix personnes ont été hospitalisées à la suite d’un empoisonnement collectif consécutif à un dîner servi à l’occasion d’un mariage. Indépendamment de cet aspect de la question, la liberté d’entreprendre s’est transformée en licence. Au niveau des métiers de bouche, c’est la foire. Un petit trou et voilà que l’on voit surgir une «entreprise» qui assure l’organisation des fêtes de mariage pendant l’été, saison habituellement prospère pour ce genre de cérémonies. Comment travaille cet entrepreneur ? Possède-t-il les artisans qu’il faut, l’espace de stockage, le nombre de fourneaux, les moyens de respecter les conditions d’hygiène et de conservation et bien d’autres choses encore ? Nous en doutons et ces «intoxications» sont les conséquences de ce laisser-aller. Personne ne se soucie du contrôle et, une fois la visite d’agrément en main, tout devient permis. Le gain facile ferme les yeux des uns, pousse les autres à poser des œillères, incite des arrivistes sans aucune conscience à bousculer toutes les réglementations mises pour protéger le consommateur.
Chiens errants font encore du bruit.. !
Des hordes de chiens errants hantent les cités et même les centre-villes, ce qui représente un danger devenu mortel. A Mahdia, 1.224 personnes ont été victimes de morsures ou de griffures de chiens ou de chats avec une augmentation de ce nombre par rapport à l’année dernière. La tranche d’âge victime de ces accidents se situe au niveau des enfants de quinze ans et moins.Il y a quelques âmes charitables qui se sont élevées contre le fait de tuer ces chiens. Elles, ont raison. Mais en partie seulement. Tuer une bête, même nuisible, est un acte qu’il est toujours difficile d’assumer, mais que doit-on faire lorsque ces chiens attaquent en groupe, tous ceux qui se rendent à leur travail aux aurores ou ceux qui rentrent après un service harassant ? Ils ne se laissent même pas caresser et la faim les rend doublement dangereux.
En fin de compte, ces chiens ne sont pas tombés du ciel lors des dernières précipitations. Ils proviennent, sans aucun doute possible, de la concrétisation d’un vœu émis par un gamin qui a souhaité avoir un petit animal de compagnie. Une fois le souhait comblé, l’animal devient gênant, exige des soins, des dépenses supplémentaires, d’où la nécessité de s’en débarrasser. On l’embarque en l’absence du gamin et on le lâche dans la nature. C’est ainsi que se forment ces hordes dont le nombre grossit et accroît la menace. Et enfin, le «petit cadeau» devient un danger public. Il faut absolument agir. On peut le faire par stérilisation pour éviter qu’ils se multiplient ou par… la manière forte. Au lieu de pousser des cris d’orfraie, il vaudrait mieux instituer une réglementation nette et claire. Tous ceux qui veulent posséder un animal de compagnie devraient le faire vacciner et détenir un carnet qui le prouve. Dans le cas contraire, c’est la sanction qui tombe. Cela pourrait pousser ceux qui voudraient acquérir un chien ou un chat à réfléchir avant de décider.
Des tas d’animaux sont vendus chaque semaine au marché Moncef Bey, combien sont vaccinés et possèdent-ils un carnet de soin ? Pour réussir la promesse de zéro victime de la rage, il faut instituer la vaccination obligatoire. La Tunisie est productrice du vaccin et les services, partout sur tout le territoire, l’inoculent gratuitement. L’instauration d’une discipline de comportement n’est donc pas du domaine de l’impossible.
250 pompages illégaux
Pour mettre en place deux cent cinquante pompages illégaux, en vue de détourner l’eau de la Sonede pour une utilisation agricole, il faut du temps, des moyens, des hommes, du matériel et des complicités. A l’heure de l’informatique, comment peut-on imaginer que l’enregistrement de la pression, du calcul de la consommation par rapport au nombre d’abonnés, ou autres indices n’aient pas mis en éveil les services spécialisés chargés de ce genre de contrôle? Le même raisonnement se pose pour ceux qui prélèvent illégalement de l’électricité.
Caisses enregistreuses?
Combien de fois a-t-on parlé de ces caisses enregistreuses qui devraient mettre un peu plus d’ordre et de ….justice par rapport aux impôts à payer ? Qu’a- t- on fait? Rien, à part la mise en application au niveau des grandes surfaces.
Pourtant, les supérettes de luxe, les épiceries où tout y est et les points de vente se multiplient et tout est au point mort. Pire, il y a des épiciers et des supérettes qui empochent d’autorité les cent millimes de taxes.
Tout ce beau monde menace de faire grève, ces derniers temps. C’est leur droit, mais personne ne leur demande des comptes à propos de ces agissements qui ont imposé des prix incroyables au point de faire des fromages un produit de luxe, de s’octroyer des marges ahurissantes par rapport aux prix qu’affichent des commerces voisins.
Qui leur demande des comptes?
Le Mouled approche. Qu’à cela ne tienne. Les préparations de l’Assida semi-prête, emballée dans des boîtes, sont devenues monnaie courante. Et dans ces boîtes, on fourgue tout. C’est ainsi qu’une unité douanière a saisi en banlieue de la capitale de grosses quantités, dont la date de péremption est dépassée. On allait la remballer pour la remettre sur le marché.
Que dire de ceux qui défigurent sciemment Djerba, sans que personne ne réagisse, en déversant détritus et eaux usées et polluées dans la mer. Voilà un échantillon des conséquences de la perte d’une bonne partie de nos valeurs, chez nombre de nos concitoyens, ce qui les pousse à agir avec la ferme conviction que l’argent a tout remis en question. Ces sujets n’ont, apparemment, aucun rapport les uns avec les autres. Mais il y a un rapport. Nos cadres, à différents niveaux, ont de très bonnes idées. Ils les émettent mais ils mettent du temps pour les concrétiser ou pour assurer le suivi qui est à la base de tout projet. Il y a quelque chose qui ne va pas et c’est aux responsables de ces secteurs de les trouver. Une fois le pot aux roses découvert, les autorités sont dans l’obligation d’ouvrir une enquête. Le mal est malheureusement déjà fait, le ver est dans le fruit, les répercussions inévitables risquent de tout faire passer par pertes et profits. A moins que…