7e édition du Forum mondial de la mer, le 13 septembre à Bizerte : Quel avenir pour notre grande bleue ?!

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« De Bizerte à Nice, un chemin pour restaurer la Méditerranée », voilà la thématique choisie, cette année, pour la 7e édition du Forum mondial de la mer, attendue le 13 de ce mois, à Bizerte, ville la plus septentrionale de l’Afrique.

A ce grand rendez-vous annuel dédié à la mer dans tous ses aspects, s’invitent un aréopage d’experts scientifiques tunisiens et internationaux, des acteurs économiques, des responsables politiques, des startup  et sociétés civiles. Soit, des spécialistes- écologistes qui vont, certes, se réunir, comme chaque année, autour d’un éternel débat qui tient fort à l’enjeu d’une grande bleue, où il fait bon vivre. Cette fois-ci, la restauration des écosystèmes marins, afin de garantir leur préservation pour le grand bonheur des communautés intimement liées à la Méditerranée, fera, semble-t-il, l’objet des assises.

Ça se discute !

Faire de cette Méditerranée un havre de paix et un vrai carrefour d’affaires aux intérêts mutuellement bénéfiques, ça se discute pour la bonne cause de l’humanité, et particulièrement celle des pays des deux rives nord-sud. En fait, l’idée d’organiser un tel forum d’envergure vint en 2018, en réponse au besoin pressant de doter la Tunisie d’une stratégie maritime nationale, afin de mieux maîtriser son espace marin et de renforcer sa présence dans ce domaine au niveau régional et international.

Et depuis, cet évènement se veut une opportunité de rencontres euro-méditerranéennes de l’environnement et de l’économie bleue. « La Saison bleue », initiative née, il y a déjà six ans, d’un collectif associatif, avait eu le privilège d’y penser et de l’ériger en manifestation annuelle récurrente sur les rivages de Bizerte. Ce fut, ainsi, un atout majeur, de par sa position stratégique comme portail de l’Europe et de par le gisement maritime dont elle dispose sur ses 200 km du littoral, ainsi révélait, texto, son maire, lors de l’édition inaugurale de l’événement, en septembre 2018.

Du coup, les éditions se succédèrent et les questions liées à la mer continuent de se poser avec acuité. Restaurer la Méditerranée et sa biodiversité n’est guère un simple fait. Ceci étant, il faut tout mettre sur le tapis.

Une soixantaine d’intervenants

Par ailleurs, l’ouverture des travaux, vendredi prochain, dans la zone touristique de Sidi Salem, à Bizerte, sera marquée par la présentation de la mise en œuvre de ce qu’on appelle la Mission de l’Union européenne intitulée « Restaurer notre Océan et les eaux, d’ici 2030, dans la région méditerranéenne et au-delà ». Et dont lecture sera faite par la présidente de « la Saison bleue », Rym Benzina. Cette dernière en a toujours été la cheville ouvrière, la cheffe d’orchestre des actions Med- Environnement et des projets d’économie bleue montés sous nos cieux. Pascal Lamy, président du Forum mondial de la mer-Bizerte, lui, aura, certainement, son mot à dire sur ce qui est réalisé et ce qui ne l’est pas encore.

En une seule journée, une soixantaine d’intervenants se pencheront  sur le présent écologique de la Méditerranée et son futur bleu, à l’aune d’une nouvelle économie circulaire censée être en mesure de faire changer la donne et générer autant d’emplois verts. La lutte contre la pollution maritime et la valorisation des déchets sont des exemples édifiants, illustrant un engagement sérieux pour la préservation de nos écosystèmes marins et la restauration de la Méditerranée. Cependant, faute d’une volonté politique commune des deux rives nord-sud, le chemin à parcourir de Bizerte à Nice serait encore plus long et n’aura abouti à rien.

Par la même occasion, de nombreux sujets vont être débattus, sur fond d’un programme bien chargé de communications scientifiques et de réflexions analytiques. D’emblée, on commencera par s’attaquer au sujet de la préservation des écosystèmes marins et les solutions durables apportées pour un futur bleu.

« Quels sont les défis et les solutions pour restaurer la biodiversité de la Méditerranée ? Grand Océan et Méditerranée : De Cherbourg à Bizerte, les combats sont-ils les mêmes ? Quelle science pour l’Océan ? », voilà, ce alors, les trois questions dont les panélistes tunisiens et internationaux seront invités à discuter, durant la matinée.

L’économie toujours en vedette

Bien souvent, l’économie bleue n’a pas manqué de figurer en tête de liste des sujets soumis au débat du forum, à travers ses six dernières éditions écoulées. Elle l’est aussi pour l’édition de cette année, où la pêche et l’aquaculture, le transport maritime et portuaire, ainsi que le tourisme durable constituent bel et bien les trois principaux leviers pour sa durabilité et sa régénération. L’examen de ces questions de l’environnement marin et de l’économie bleue et les défis  liés puisent dans les préparatifs pour la 3e Conférence des Nations unies sur l’Océan (UNOC 3), prévue, en juin 2025, à Nice. D’où, il serait important, selon les intervenants, de savoir « Comment sauver la Méditerranée, depuis le forum de Bizerte à la conférence de Nice ? La réponse devrait, en effet, s’inscrire dans la durée. Cela dépend d’une large mobilisation maritime et d’un véritable engagement des communautés, ambassadeurs de la Mission bleue.

Parlons-en ainsi, cela se répète telle une rengaine politique et économique, sans suite. Et les recommandations issues des éditions successives ont l’effet d’un pétard mouillé. Et là, l’on peut dire que loin du tapage médiatique l’entourant, ce forum a du mal, semble-t-il, à sortir de son cercle vicieux. Ceci étant, dans la mesure où il n’a pas encore livré tous ses secrets. Aucun bilan d’évaluation des sessions passées n’a été établi.

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