Pour une journée nationale du drapeau tunisien

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Editorial La Presse

Malgré toutes les misères qu’on a voulu imposer à notre drapeau national, celui-ci retrouve toujours sa grandeur et tente de relever cet immense défi de libération nationale que la Tunisie a choisi. Question de souveraineté bien entendu, mais aussi question de prise de conscience de notre nation, de nos particularités culturelles, de nos acquis, de notre exception tunisienne et de notre indépendance ne serait-ce qu’alimentaire. Oui, en effet, en ce symbole il y a notre histoire mais aussi notre présent et surtout notre avenir.

Avant la révolution, le drapeau tunisien était en quelque sorte « confisqué » par la classe politique dominante à l’époque et par le parti unique. On ne le voyait entre les mains du peuple que dans les stades et pendant les manifestations sportives. Ce n’est qu’après le 14 janvier 2011 qu’on l’a vu descendre dans la rue, recouvrant le dos des Tunisiens qui déambulaient ou entre les mains des manifestants et des protestataires. Le peuple tunisien se réappropriait son drapeau et par la même occasion sa voix au chapitre politique

Paradoxalement, c’est à partir de ce moment que commencent les tentatives de porter préjudice à ce drapeau qui orne nos institutions publiques. Souvenons- nous de « l’affaire du drapeau », le 7 mars 2012, lorsque le drapeau national a été retiré du mât de la faculté de La Manouba pour être remplacé par la bannière noire des salafistes. La scène du salafiste apostrophé par la courageuse Khaoula Rachidi  fait partie désormais de la mémoire collective des Tunisiens. Souvenons-nous également de « l’incident du drapeau », le 11 mai 2024.

Date à laquelle le drapeau tunisien fut caché par un morceau de tissu à la piscine olympique de Radès lors de la 7e édition de «  Tunisian Open Master »; le Président de la République s’est rendu lui-même à la piscine pour présider une cérémonie de levée du drapeau national réparant ainsi cette injustice. Nous voici dans l’actualité avec le dernier de ces incidents le 10 septembre, lorsqu’un drapeau étranger similaire au nôtre a été déployé sur un bâtiment de la Sncft dans le cadre du renouvellement des drapeaux nationaux. « Par erreur », annonce la société, ce qui n’a convaincu personne parce que, depuis une vie la Sncft renouvelle ses drapeaux sans le moindre incident. On nous livrera l’éternel argument d’« une enquête sera ouverte » et on ne saura jamais ce qui s’est passé .

Les affaires du drapeau s’accumulent, ce sont des égratignures… Mais égratignure sur égratignure cela devient une meurtrissure, ce qui veut dire qu’en se succédant, ces incidents peuvent devenir banals et banaliser aussi tous les sens de notre drapeau Ainsi, n’est-il pas sain et préventif d’instituer une journée nationale du drapeau tunisien pour le graver une fois pour toutes dans l’esprit des nouvelles générations et rappeler son invulnérabilité ? Notre drapeau le mérite bien !

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