Le débat télévisé à suspense, très suivi de la course à la Maison Blanche, qui a opposé dans la nuit du mardi 10 septembre Kamala Harris à Donald Trump, a fait couler beaucoup d’encre et, bien sûr, généré des millions d’images, d’analyses, de prises de position et de commentaires. Chaque clan, républicains et démocrates, revendique l’exploit de son chef. C’est l’essence même de la politique.
Quant aux observateurs et spécialistes de la politique américaine, ils sont quasi unanimes sur le débat qu’ils qualifient de plat, morne, ennuyeux, sans hauteur ni relief.
Mais ce qui apparaît nouveau dans ce duel, c’est un match parallèle, non moins important (et apparemment plus palpitant), qui tient des millions d’Américains en haleine, il oppose, non pas deux candidats qui défendent chacun son programme politique, mais deux éminences de la communication, l’une, Taylor Swift, soutient Kamala Harris, l’autre, Elon Musk, défend Trump.
Taylor Swift, une superstar de 34 ans, chanteuse et icône pop américaine, de notoriété exceptionnelle, idole des temps modernes, appuyée par plus 283 millions d’abonnés sur Instagram et…bête noire des trumpistes. Imaginez son poids sur l’opinion publique. Figurez-vous qu’à l’issue du débat Kamala-Trump, elle a annoncé, mardi 10 septembre, qu’elle voterait pour la candidate démocrate, car, déclare-t-elle : «elle (Kamala Harris) se bat pour les causes et les droits auxquels, je crois». L’annonce a immédiatement eu l’effet escompté : en un peu plus d’une heure de temps, la publication sur Instagram devenue virale a accueilli 3,6 millions «J’aime». Et ça ne fait que commencer. Le challenger de Swift est Elon Musk, homme d’affaires de génie, hors pair, super puissant, un poids lourd de l’économie et des finances, il est le patron de la «Big Tech», du réseau X, ex-Twitter, aux commandes de Tesla Motor et conquérant de l’espace avec SpaceX (les navettes spatiales) ; il milite depuis des semaines pour le candidat républicain, et envisage même une participation active ( et bénévole) dans le gouvernement Trump (si ce dernier est élu), il serait, comme le lui a proposé son candidat, un conseiller du gouvernement. En somme c’est un homme d’affaires qui a réussi, un personnage qui rassure les cours de la Bourse, les fonds de pension des retraités (un électorat de poids aux Etats-Unis). Mais à force de mépriser et d’insulter les médias (ils ne valent rien, disait-il) pour rendre indispensable son réseau X, Musk a ébréché son image. Lui, a le mérite d’être très riche, cela compte dans les élections, il a promis de donner 40 millions de dollars par mois pour la campagne de son candidat.
Taylor Swift mise sur le nombre impressionnant de ses «followers» de tous âges et… sur l’avantage acquis de Kamala Harris suite au débat des deux candidats (selon plusieurs médias dont CNN). Swift ou Musk ? Les deux adversaires affûtent leurs armes, le suspense a commencé, Rendez-vous le 5 novembre 2024.