Plus de deux cents clubs amateurs sont en crise et dans la tourmente. Leur horizon n’est pas encore clair et leur feuille de route de la saison est encore dans les tiroirs.
Cela fait un mois, à quelques jours près, que le Comité de normalisation de la Fédération tunisienne de football a été installé. On ne comprend pas pourquoi, jusqu’à ce jour, le football amateur est non seulement relégué au second plan, mais carrément oublié. Quand on sait que le football amateur touche toutes les régions du pays et qu’il est le principal encadreur de milliers de licenciés dans les coins les plus reculés du pays, on se demande pourquoi tout ce retard pour lui accorder l’intérêt dont il a besoin et qu’il mérite. Si le football professionnel, avec ses 16 clubs de Ligue 1 et ses 28 clubs de Ligue 2, est considéré comme un sport d’élite puisqu’il accapare pour le moment tous les regards, le football amateur, avec ses 56 clubs de Ligue Amateur Niveau 1, ses 62 clubs de Ligue Amateur Niveau 2, ses 12 Ligues régionales qui abritent chacune d’elles un championnat entre 8 et 12 clubs, est un sport de masse qui compte plus de 200 clubs affiliés chaque saison sportive. C’est le football des pauvres, avec des budgets, des subventions, des rentrées d’argent en recettes de matches, de publicité et de sponsoring qui sont très en dessous des revenus minimums pour survivre. Les clubs amateurs sont encore dans l’attente de la deuxième tranche du ministère de la Jeunesse et des Sports pour entamer les premiers préparatifs de la saison. La FTF leur a alloué, comme mesure de saupoudrage, une subvention de 10.000 DT pour les clubs de la Ligue amateur Niveau 1, 5.000 DT pour les clubs de la Ligue Amateur Niveau 2 et 3.000 DT pour les clubs des championnats régionaux pour payer les frais d’engagement pour la saison avant le 31 août et pour achat des imprimés nécessaires à la qualification des joueurs toutes catégories confondues.
Dans l’attente de la désignation des bureaux des Ligues
Cela, c’est l’arrière-vitrine d’un football amateur qui souffre. Pour la vitrine, c’est encore pire avec des bureaux des Ligues toujours vacants et déserts où le personnel administratif ne sait plus à quel saint se vouer. Avec des frais de loyer des sièges impayés sous peine d’être mis dehors et, dit-on, des lignes de téléphone, de fax et d’internet coupés. Du jamais vu dans le passé. On se demande ce qu’attend Chedli Rahmani, l’homme à tout faire du comité de normalisation, pour remettre de l’ordre dans les différentes Ligues d’un football amateur à la dérive. On lui pose la question : pourquoi la première pierre de l’édifice restructuration, qu’est la désignation des membres de gestion administrative et financière de ces Ligues, piétine et tarde à voir le jour. C’est devenu insensé, voire aberrant, de trop hésiter, de tergiverser sous prétexte de prendre son temps pour désigner des hommes irréprochables et parfaits.
Des mesures de compensation nécessaires
Mais comme on dit, mieux vaut tard que jamais. Ce retard immense, qui n’est pas la faute de ces clubs démunis et appauvris, nécessite des mesures de compensation d’exception. La première est la prolongation de la date de la première période de transfert qui finit le 20 septembre, soit dans 4 jours, jusqu’au 15 octobre ( la dizaine de jours habituelle est insuffisante dans un tel contexte difficile) pour la conclusion de contrats semi professionnels pour les joueurs des clubs de la Ligue amateur Niveau 1, la démission, le transfert libre , la mutation et le prêt des joueurs amateurs.
C’est seulement ainsi que les clubs peuvent rattraper tout ce temps perdu et construire dans la sérénité leurs effectifs très réduits. La seconde mesure est de reporter la reprise de la compétition pour le dernier week-end du mois d’octobre ou le premier dimanche du mois de novembre. La saison écoulée, la compétition, sans tout ce retard, a débuté le 21 octobre et a pris fin très tôt, bien avant le 30 juin, date de clôture de la saison. Parce que dans les championnats amateurs, il n’y a pas de coupures de la compétition pour engagement des équipes nationales ou des clubs en compétitions au niveau continental et international. Les matches sont désignés tous les dimanches et le calendrier ne risque pas d’être perturbé.
Rien ne sert donc de pousser des équipes, sans une période minimum de préparation physique ( 6 semaines ), à entrer dans la précipitation dans le vif du sujet. Sans oublier que bon nombre de clubs n’ont pas encore organisé leurs assemblées générales évaluatives ou électives (date butoir le 31 octobre ). Il est donc grand temps pour le comité de normalisation, après avoir veillé sur le démarrage du championnat du football professionnel et réuni les meilleures conditions pour les deux matches de l’équipe nationale, de se tourner vers le football amateur et de lui consacrer des mesures d’exception comme gages de sécurité pour la bonne marche et la réussite de la saison.