Projets bloqués : En attendant des solutions qui commencent à pointer à l’horizon

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La question des projets bloqués revient régulièrement dans l’actualité, tel un leitmotiv. Il s’agit d’un véritable problème, alors que, jusqu’au sommet de l’Etat, on parle d’une situation anormale, puisqu’il s’agit de projets réels avec des budgets bien alloués mais qui, pour des raisons obscures et incompréhensibles, font du surplace.

Mardi 17 septembre, le Président de la République, Kaïs Saïed, a examiné, lors de sa rencontre avec le Chef du gouvernement, une série de projets de textes relatifs à plusieurs grands projets dont notamment le décret portant création de la cité médicale Les Aghlabides à Kairouan, définissant son organisation administrative et financière, ainsi que ses modes de gestion dans le sens où un protocole d’accord a été signé, à cet effet, avec la République populaire de Chine.

Dans le même ordre d’idées, d’autres points ont été passés revue, en l’occurrence l’acquisition de plusieurs bus de transport public dans les meilleurs délais, le projet du train rapide reliant le nord et le sud du pays, ainsi que le projet de réhabilitation du complexe olympique d’El Menzah, et ce, dans le cadre de l’accord de partenariat stratégique entre la Tunisie et la Chine, signé lors de la visite d’État effectuée par le Président de la République en Chine du 28 mai au 1er juin 2024.

La relance des grands projets constitue une priorité majeure pour Kaïs Saïed qui l’a évoquée à maintes reprises, en mettant à l’index une «bureaucratie défaillante et fastidieuse, malade de ses procédures ainsi que la corruption rampante des lobbies qui voient dans la concrétisation de ces projets une menace sérieuse à leurs intérêts».

Réviser le processus d’octroi des marchés publics

Plusieurs réunions avec les membres du gouvernement ont été consacrées aux projets en suspens dont celui de «La Porte de la Méditerranée», qui devait être réalisé grâce à un investissement de 25 milliards de dollars de «Sama Dubaï» sur les Berges du Lac, mais resté en veilleuse depuis 2011. Des  Projets bloqués, délibérément entravés ou empêchés en raison d’un cadre législatif caduc.

On cite, encore, le «Port d’Enfidha» et la «Cité médicale de Kairouan», deux autres mégaprojets qui restent à concrétiser mais peinent à l’être à cause, entre autres, de minutieuses planifications comme le requiert tout mégaprojet.

Suivant le même ordre d’idées, la ministre de l’Equipement et de l’Habitat a souligné, récemment, «l’impératif de réviser le processus d’octroi des marchés publics, afin de garantir la participation d’entrepreneurs capables de réaliser les grands projets publics».

La ministre a mis, également, l’accent, lors de la conférence périodique des directeurs régionaux de l’équipement et de l’habitat, sur l’importance de la coordination préalable avec les concessionnaires publics, afin d’éviter tout retard ou blocage dans la réalisation des projets et de veiller au respect des délais contractuels.

Autrement dit, la réalisation des grands projets publics, notamment ceux en état de blocage nécessite la consolidation de l’investissement dans les régions, en mettant au point des solutions urgentes.

Des investisseurs capables de mener les projets à bon port

Ce qui est encore plus inquiétant, c’est que tout blocage ou retard délibéré ou non des projets, entraîne des répercussions négatives et sur leurs coûts, multipliés par deux, voire trois, selon la durée du retard.

Contacté, le professeur universitaire Skander Ounaies confirme que le «problème existe réellement, tout en assurant qu’il ne peut se prononcer sur les éventuels comportement desdits lobbyistes, il est évident qu’il y a aussi une absence d’investisseurs capables de mener lesdits projets à bon port, même si les pistes de la coopération avec la Chine et avec les partenaires africains dont notamment la Banque africaine de développement (BAD) peuvent constituer une solution de rechange valable et viable.

Ce qui est certain, c’est que le «salut de la Tunisie à ce niveau, pour financer de grands projets d’infrastructure, n’est probablement pas dans la recherche d’investisseurs providentiels, mais plutôt dans le fonds «Africa-50» initialisé par la BAD et auquel la Tunisie a adhéré depuis un peu plus de 5 ans.

Si on prend en ligne de compte les déblocages, devenus réels, du Stade d’El Menzah et de l’Hôpital du Roi Salman à Kairouan, on réalise que les remèdes sont disponibles et qu’il suffit d’une réelle volonté politique, tout en diversifiant les ressources de financement pour que tout devienne concret, conformément aux attentes du pays appelé à compter sur soi.

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