Accueil Société Livraison à domicile de repas et nourriture : Haro sur la gabegie !

Livraison à domicile de repas et nourriture : Haro sur la gabegie !

 

Les applications de livraison de nourriture qui ont survécu au branle-bas commercial continuent de faire tache d’huile, sans pour autant répondre justement aux attentes du client. L’offre semble parfois aux antipodes de la demande. Sans contrôle aucun, les mauvaises surprises sont devenues légion. On est, alors, en droit de se poser la question sur la légitimité de ce service, de surcroît payant. 

Sous d’autres cieux, ces applications mobiles de livraison ont rendu de fiers services aux concitoyens bien logés, parfois cloîtrés chez eux. Chez nous, l’équation est complètement différente. Primo, les motos de livraison qui fusent partout sur les routes et autoroutes causent des dangers inestimables et dont on ne mesure pas assez la gravité et les conséquences. Créer de l’emploi est une chose, compliquer davantage la circulation et le trafic routier en est une autre, avec le flot de victimes qui en découle. Secundo, les comportements répréhensibles de certains livreurs peu scrupuleux envers leurs clients, allant parfois jusqu’à des menaces verbales et des remontrances, posent problème.          

De mauvaises surprises !

Il est vraiment question de savoir si ces engins conduits par des livreurs sans vergogne, zigzaguant, à travers toute la ville au mépris des piétons et des automobilistes ont encore droit de cité ou de circulation ? Surtout que les recruteurs leur font miroiter «monts et merveilles», avec des revenus hebdomadaires, allant jusqu’à 400 dinars. Hors pourboires et gratifications, faut-il croire.        

Sur les réseaux sociaux, les mauvais plans inondent les discussions et les interactions entre clients interposés qui s’indignent des mauvaises surprises quant à la qualité de la nourriture servie et surtout des conditions de livraison qui ne sont pas dûment, respectées. Et les histoires et récits de mésaventures de clients, qui paient rubis sur l’ongle des montants non négligeables, n’en finissent pas. Qui, un livreur manquant de politesse et de courtoisie, malgré la rudesse de leur métier, qui, un autre faisant fi de ne pas avoir de monnaie à rendre sur un montant décimal, pour garder le restant dû, un florilège de scènes désagréables et dérangeantes que l’on ne peut anticiper. Les plaintes et les jérémiades se traduisent même sur la page de téléchargement d’un de ces spécialistes de la livraison à domicile, puisqu’ils ne sont plus que trois alors qu’ils étaient quatre et qu’ils ont corsé leurs modes de paiement. Leur manque de professionnalisme et de tact avec la clientèle est souvent décrié, avec des délais de livraison multipliés par 3 par rapport au temps prévu.   

On marche vraiment sur la tête dans ce secteur hors de portée des brigades du contrôle économique, souvent en manque d’effectifs et qui ont «du pain sur la planche», avec la contrebande et les trafics de denrées alimentaires en tout genre.     

800 coursiers à travers tout le pays

Mais, pire que tout, c’est parfois le non port de casque du livreur, ou conduisant une moto ordinaire sans le logo de la société de livraison ne respectant pas la chaîne de chaud ou de froid selon la nourriture commandée. Même si il y a une croissance généralisée du secteur de livraison à travers le monde et même en Tunisie depuis 2019, il faut s’accorder à penser qu’il bat de l’aile et qu’il doit se réinventer sous peine de passer par la case faillite.    

Trop de manquements à certaines obligations en matière de sécurité routière ou aux devoirs d’éthique et de morale sont constatés, car après tout «le client est roi». On parle donc d’une expansion globale ces dernières années du quick commerce, dopé par la commande et la livraison de nourriture en ligne notamment dans les villes de Tunis, Ben Arous, Sfax et Sousse, où 800 coursiers se déploient quotidiennement à travers tout le pays. Il faut espérer que les Tunisiens changent de leurs modes de consommation qui poussent à la frénésie d’achat et aussi parfois à la paresse qui anéantit le plaisir de «manger dehors» notamment lors des longues nuits d’été. Il n’est pas trop tard pour bien faire ou penser et agir autrement…

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