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Vie associative | Rêves de mieux être

 

La vie associative dans les régions dites intérieures se caractérise d’une part par « l’idéalisme » de ses animateurs qui flirte souvent avec irréalisme et leur inspire des ambitions grandioses et, d’autre part, par la modestie de leurs ressources propres.

La combinaison des deux facteurs les pousse à fonder des espoirs insensés dans les instances qui ont théoriquement pour mission de les assister dans la réalisation de leurs objectifs. Cela se solde généralement par une gestion chaotique  de ces programmes et par le découragement puis la démission des promoteurs.

Statut d’une ville touristique

L’«idéalisme» des fondateurs de l’association dite « Festival du printemps d’El-Guetar », créée en décembre 2012 après l’accession de leur cité au statut très envié de « ville touristique » en mai de la même année, trouve son fondement dans la richesse et la diversité de son patrimoine naturel et civilisationnel et dans sa situation au voisinage de destinations touristiques du Sud-Ouest déjà consacrées, telles le Jérid, Gafsa et les villages des crêtes berbères du Jebel Sned.

La commune d’El Guetar est située à 25 km au sud-est de la ville de Gafsa (et à 20 km de l’aéroport international Gafsa-El-Gsar) sur la route nationale menant à Gabès. Elle compte environ 20.000 habitants.

La réputation de l’endroit dépasse largement la modestie de ses dimensions urbaines et humaines actuelles. On pourrait même dire qu’elle est, du moins pour la communauté scientifique, de notoriété internationale. En effet, c’est là, dans un recoin indéterminé de son oasis, qu’a été découvert, dans les années 50 du siècle dernier, le fameux «Hermaïon» considéré comme le plus ancien « monument » cultuel au monde, daté de 40 mille ans en arrière. Il est vrai que ce trésor a été transféré au musée du Bardo où il croupit dans les réserves…

Le miracle devenu possible

Mais le Hermaïon n’est pas le seul titre de gloire de l’endroit. La localité se trouve implantée au pied du massif montagneux dit Jebel Orbat (Orbata, pour les géographes militaires français sous l’occupation pour ne pas être prononcé « Orba »), haut de 1.165 mètres, à proximité d’une petite oasis de 450 hectares. Et si le village d’El-Guetar ne se distingue pas par son originalité sur les plans urbanistique et architectural, l’oasis, elle, se distingue par la densité de sa végétation. Il n’y a qu’au Jérid qu’on retrouve la même caractéristique. Surtout, cette oasis n’est pas « naturelle » ». Elle est artificielle, créée de main d’homme vers le XVII° siècle.

Et ce miracle a été rendu possible grâce au génie et au labeur de la population qui est allée capter l’eau dans les entrailles du Jebel voisin pour l’acheminer via des tunnels (ici appelés mouakel, pl. de moukla) jusqu’aux abords de la sebkha voisine et donner vie à la végétation sous forme de cultures arboricoles et maraîchères sur trois étages. L’oasis d’El-Guetar se distingue en particulier par la culture du pistachier.Dernier titre de gloire, à résonnance internationale, celui-là aussi : le Jebel et la plaine alentours ont été le théâtre, lors de la Seconde Guerre mondiale, de la fameuse « Bataille d’El-Guetar » qui a vu, en mars 1943, la première défaite des troupes allemandes devant l’armée américaine.Tels sont quelques-uns des atouts de la région pour avoir mérité le titre de « ville touristique » et pour faire rêver les bonnes volontés locales d’une vocation touristique susceptible de dynamiser la vie économique et culturelle de la commune. A suivre…

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