Parc Essâada, à La Marsa : L’urgence d’une intervention pour éviter le drame

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La mairie s’active, oui, mais le parc, lui, reste figé dans une attente silencieuse, suspendu à des procédures administratives qui, pour l’instant, ne protègent personne. En attendant Godot !

Dans le Parc Essâada, espace de convivialité et de récréation dédié à la tranquillité des familles, où on peut normalement avoir moins peur sur la sécurité de nos enfants, des dangers visibles (et moins visibles) guettent le promeneur du dimanche. En témoigne ainsi l’état des lieux et le confirment, de surcroît, les photos que nous avons prises.

Sur l’une d’elles, un lampadaire éventré laisse apparaître ses fils électriques à nu, comme un piège tendu en silence. Sous la lumière du soleil, ces câbles dénudés, qui devraient être enfouis dans une coque protectrice, sont désormais exposés à la vue de tous. Ils sont si proches du sol qu’une simple main d’enfant pourrait, par jeu ou curiosité, les frôler. Une décharge électrique, et voilà la promenade familiale qui tourne au drame.

Livré à lui-même en attente de solutions !

Un peu plus loin, l’image est encore plus glaçante. Un trou béant dans le sol, creusé par l’usure du temps ou la négligence humaine, révèle un espace creux suffisamment large pour avaler un petit corps. Cette ouverture, pourtant si visible pour qui sait regarder, reste ignorée, laissée là, au milieu de la pelouse, comme une trappe oubliée. L’endroit qui devrait être synonyme de jeux, d’apprentissage et d’évasion devient un champ de dangers silencieux.

Farah Mizouni, responsable au sein de la mairie de La Marsa, jointe au téléphone, explique au journal La Presse que «la maintenance et le nettoyage du parc sont assurés par un entrepreneur privé», et elle poursuit : «Le contrat a pris fin en août et depuis, nous sommes en pleine procédure d’appel d’offres pour désigner un nouvel entrepreneur». Voilà, les mots sont posés. Le parc, livré à lui-même, attend. Il attend qu’un autre acteur vienne s’occuper de lui, alors que le danger qui guette, lui, n’attend certainement pas.

Mais, à la mairie, les affaires justement sont nombreuses. «Nous avons des moyens limités», continue Farah Mizouni. En fait, selon la responsable, les équipes municipales font ce qu’elles peuvent, quand elles le peuvent. Un coup de peinture par-ci, un coup de balai par-là, une intervention rapide dans une école pour la rentrée. Les priorités fluctuent au rythme des urgences.

Un problème de gestion ?

Par ailleurs, elle évoque aussi la question financière, un mal endémique des services publics : «Nos ressources sont faibles, car beaucoup de nos concitoyens ne paient pas leurs taxes municipales». Et le cercle vicieux s’installe. Pas d’argent, pas de moyens. Et par ricochet pas d’actions.

Tout le monde ne partage pas le même point de vue. Un activiste, soucieux de la ville de La Marsa, a accepté de nous parler. Pour lui, «La municipalité a de l’argent, beaucoup d’argent, mais elle ne sait pas comment le récupérer». Selon son raisonnement, le problème n’est pas la pénurie de ressources, mais une gestion bancale des finances.  «Ils ne savent même pas combien ils pourraient percevoir en taxes impayées», déplore-t-il. Les commerces, les cafés qui s’étendent sur les trottoirs, envahissant l’espace public, sans vergogne, et échappent souvent au contrôle.

L’idée qui revient, dans ses propos, est celle de l’optimisation. «Optimiser, voilà ce qu’il faudrait faire. Optimiser les ressources, organiser les collectes de taxes, et peut-être que là, les choses commenceraient à changer», martèle notre interlocuteur. Ce trou béant dans le parc, ces fils électriques à nu, ne sont finalement que les symptômes visibles d’une maladie bien plus grande. La mairie s’active, oui, mais le parc, lui, reste figé dans une attente silencieuse, suspendu à des procédures administratives qui, pour l’instant, ne protègent personne.

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