Présidentielle 2024 | Les associations et observateurs accrédités veillent au grain

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Les associations accréditées sont déjà à pied d’œuvre pour s’assurer du respect des règles électorales le jour du scrutin.

Plusieurs représentants locaux et étrangers de la société civile et des médias, ainsi que des représentants des candidats, ont été accrédités par l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie). Leur mission, observer le déroulement de la présidentielle le 06 octobre prochain. Leur nombre a été dévoilé récemment par l’instance électorale. Au total, 13.243 accréditations ont été accordées par l’Isie aux différents observateurs (1.211 journalistes, dont 210 représentants de médias étrangers, 1.707 observateurs dont 115 internationaux). Pour ce qui est des candidats en lice pour la présidentielle, l’Isie a accordé 10.301 accréditations et 24 autres aux invités.

Seules les demandes ayant rempli les conditions nécessaires, dont en particulier l’objectivité, l’impartialité et la neutralité ont été retenues. D’autres demandes d’accréditation ont été refusées, en raison notamment de « financement étranger douteux ». Le dépôt des demandes d’accréditation s’est poursuivi du 13 au 28 septembre et l’Isie s’est engagée à appliquer strictement la loi électorale pour garantir la transparence et l’intégrité du processus électoral, en coordination avec le ministère public.

Des observations préliminaires avant la clôture de la campagne

Il faut rappeler que ces mesures sont appliquées par l’instance électorale dans un contexte général marqué par la volonté de l’exécutif de sonner la fin de la récréation pour les associations qui refusent de se conformer aux règlements et de suivre de très près le financement en provenance de pays étrangers  par le biais de la Banque centrale de Tunisie, et par la réforme adoptée par le Parlement le 27 septembre dernier.  Laquelle réforme a permis de mettre fin au débat juridique entre l’Isie et le Tribunal administratif. Désormais, le tribunal administratif n’est plus habilité à se prononcer sur les recours électoraux. En effet, cette compétence a été transférée du contentieux administratif vers le contentieux judiciaire en vue de garantir l’unité du cadre judiciaire en charge de l’examen des recours.

Certaines associations accréditées par l’Isie ont déjà présenté leurs observations préliminaires autour de la campagne électorale, les programmes des candidats et les publications des médias relatives en particulier à la couverture des activités électorales. A ce propos, la Coalition Awfia pour la démocratie et l’intégrité des élections a souligné « un recul » en matière de couverture des activités électorales de la part des journaux et des radios. En termes de couverture, le quotidien Essabah vient en tête avec 24%, suivi du journal La Presse avec 23%, le journal Echourouk avec 22%, Essahafa 12%, selon Awfia.

Il faut préciser que ce ne sont là que des observations préliminaires, puisque la campagne électorale est toujours en cours, elle prend fin aujourd’hui, vendredi 4 octobre.  

Les jeunes au cœur du processus électoral 

L’observation de la présidentielle pour les associations accréditées ne se limite pas au suivi et analyse des médias. Ces dernières sont investies de plusieurs autres missions au cours du processus électoral. Amel Ben Khoud, directeur exécutif de « Jeunesse sans frontières » (JSF), revient sur la question de l’observation de la présidentielle 2024 qui met en avant l’importance des jeunes dans le processus électoral. Elle explique à La Presse que l’objectif principal est de contribuer à promouvoir la transparence et l’intégrité des élections, en observant la campagne électorale des candidats et le jour du scrutin.

Parmi ses activités, l’observation de la campagne électorale dans 8 gouvernorats (les 4 gouvernorats du Grand Tunis, Zaghouan Sousse, Sfax et Béja), tout en mettant un focus particulier sur le principe de l’égalité des chances entre les candidats, la participation des jeunes, l’impartialité des responsables publics et de l’administration. Plusieurs observateurs ont été chargés par l’association pour évaluer le respect du principe d’égalité entre les candidats, ainsi que la participation et la prise en compte des catégories marginalisées (jeunes, femmes et personnes en situation de handicap) dans les programmes électoraux des candidats.

Une expertise mise à profit

Le jour du vote, un total de 325 observateurs, à raison de 25 par gouvernorat (Tunis 40 / Sfax 40) seront recrutés et déployés dans 12 gouvernorats (126 délégations) pour assurer l’opération d’observation, Tunis (Tunis 1 et Tunis 2), Ariana, Ben Arous, Manouba, Béja, Sfax (Sfax1 et Sfax2), Nabeul, Bizerte, Gabès, Kairouan, Sousse, Zaghouan. Le choix de ces 12 régions s’appuie sur l’expérience de JSF, l’engagement et la disponibilité des adhérents actifs de JSF (des groupes de jeunes permanents et actifs avec JSF), ainsi que sur la répartition des régions choisies sur la majorité du territoire tunisien (du nord au sud), notamment les cinq districts.

Durant sa mission d’observation, JSF s’est focalisée sur la participation des jeunes au processus électoral (comme étant une des catégories marginalisées) le jour du scrutin. Amel Ben Khoud ajoute à la fin qu’une formation a été assurée pour tous les observateurs sur les élections et l’observation du processus électoral, notamment le jour du scrutin. «Notre cible sera essentiellement l’Isie et les acteurs de la société civile (les associations qui ont de l’expertise dans le domaine de l’observation des élections), ainsi que toutes les parties prenantes impliquées dans le processus électoral», conclut-elle.

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