En taekwondo, les meilleurs vont au lycée sportif. Ils en sortent des techniciens qualifiés. C’est une des raisons de la réussite de ce sport qui forme intelligemment ses cadres.
Ce sport de combat qui est en voie de devenir un sport national n’a pas l’âge du judo, de la lutte ou de la boxe. Mais il cartonne à chaque sortie et ses représentants, filles ou garçons, jeunes ou confirmés, s’imposent là où ils participent.
La jeune Ouafa Masghouni est allée se distinguer dernièrement au Mondial des jeunes organisé en Corée du Sud et a remporté le titre des -63 kg. Elle a battu successivement une Chinoise, une Coréenne du Sud, une Allemande, une Turque et enfin une Iranienne en finale. Autant dire qu’elle a fait le plein sur des scores sans appel, tant sa maîtrise a été totale.
A quoi est dû cet engouement pour le taekwondo qui, après avoir donné au sport tunisien deux médaillés olympiques, s’est offert le luxe d’aller en conquête dans l’antre de cette discipline difficile, mais qui a eu le mérite de captiver nos jeunes et de les attirer au point d’en faire des idoles pour les générations futures ?
Ecole de rigueur et de discipline
Le taekwondo est une école où la rigueur et la discipline alliées à un mental de fer sculpte la personnalité de l’enfant, de l’adolescent puis du combattant. Il n’y a aucune différence entre les filles et les garçons. Les deux subissent les mêmes règles de préparation.
A la question de savoir le nombre de pratiquants, il nous a été répondu qu’il dépassait largement les 90.000 entre licenciés et pratiquants répartis entre près de 500 clubs..
«Et ce n’est pas fini, on demande de partout la création de nouvelles sections. Néanmoins, nous veillons à ce qu’une section ne soit créée que lorsqu’un technicien confirmé est disposé à la prendre en charge», nous a confié un responsable rencontré tout à fait par hasard dans une salle en proche banlieue.
Et c’est sans doute là le secret de la réussite. Contrairement à ce qui se passe ailleurs, où on offre le poste d’entraîneur à un ancien pratiquant pour qu’il puisse arrondir ses fins de mois.
Ces facilités consenties pour essayer de classer et de garder le contact avec un ancien champion ont des limites. A la condition de préparer sa reconversion, un champion risque en effet d’être à court de moyens pour transmettre son savoir-faire. « Quand il n’y a plus de jus, il ne sert à rien de presser un citron», dit-on.
Pourtant le Comité international olympique offre les moyens de cette reconversion et il serait intéressant que les fédérations se rapprochent du Cnot pour qu’elles puissent bénéficier de ces avantages.
Pour éviter cette issue, il serait plus intelligent de former ceux que l’on veut garder. En taekwondo, les meilleurs vont au lycée sportif. Ils en sortent des techniciens qualifiés. C’est une des raisons de la réussite de ce sport qui forme intelligemment ses cadres.
Au ministère des Sports de multiplier ces salles légères faciles à construire et à entretenir dans les régions. La salle qui se trouve à la Cité d’El Menzah est un exemple parfait. Il faudrait investir là où nos jeunes se sentent le mieux.