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Riposte proportionnée ?

Editorial La Presse

 

AU Moyen-Orient, l’inquiétude est quotidienne et permanente, les Gazaouis meurent sans que le monde s’en émeuve, la guerre dans ce territoire complètement ravagé ne semble plus intéresser grand monde. La souffrance, la faim, les maladies, le manque d’eau, de nourriture, de médicaments sont monnaie courante, désormais personne n’y prête attention. Deux millions de désespérés errant, sans domicile. Les morts ont dépassé les 43 mille personnes. Il faut dire que les morts ne comptent plus comme êtres humains, concernant Gaza, on parle plutôt de chiffres.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se dit «choqué par le nombre atroce de morts, de blessés et de destruction dans le nord», où l’armée de l’occupant poursuit ses opérations. Mais, tout comme les déclarations, les calamités sont devenues banales. Hélas !  Les Libanais endurent le même martyre, ils sont abandonnés à leur triste sort. Tsahal a lancé des raids dans les villages du sud du Liban, arguant des opérations militaires contre le Hezbollah. Pourtant, les bombardements sur les environs de Saïda, la grande ville du sud relativement épargnée par les violences, a grimpé à huit morts et 25 blessés, six immeubles sont détruits. La ville de Nabatya est défigurée, ses habitants l’ont désertée.

Dans les capitales arabes et occidentales, les gouvernants ont enduré un long temps de suspense, la riposte de l’occupant sioniste a eu lieu contre l’Iran, sans toucher les sites pétroliers et gaziers, ni les sites militaires liés au programme nucléaire et à la production de missiles balistiques.

Le bourreau de Gaza, qui sème le trouble dans la région, n’est pas peu fier de son acte criminel, il bombe le torse, les alliés d’extrême droite de son gouvernement estiment que ce raid est insuffisant, que la riposte est « proportionnée » et appellent à une nouvelle frappe. « C’est un avant-goût », affirment-ils. Et comme à son habitude, Netanyahu mentionne une absurdité : « L’Iran cherche à fabriquer des bombes nucléaires pour détruire Israël et pourrait ensuite menacer le monde entier ». Mieux vaut en rire.

Résultat : l’escalade longtemps redoutée avait été évitée, notamment à la suite de pressions exercées par l’administration américaine. Personne n’est dupe, tout le monde sait que le président Biden a ordonné à son vassal (Netanyahu) de ne pas viser les sites stratégiques de l’Iran. Il a compris le danger encouru, et donc anticipé en évitant une escalade qui aurait risqué de déstabiliser l’économie mondiale et déclencher une guerre régionale à laquelle son pays ne souhaiterait pas participer.

Le dernier crime, et pas des moindres, est venu du Parlement sioniste : l’adoption d’une loi par le Parlement israélien visant à interdire les activités de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) dans le pays. La réaction ne s’est pas fait attendre, elle a provoqué un tollé général à l’ONU et aux USA (enfin). Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit «profondément préoccupé par cette loi qui empêcherait l’Unrwa de poursuivre son travail essentiel, Il n’y a pas d’alternative à l’Unrwa», a-t-il rappelé. L’occupant sioniste devrait agir conformément aux obligations qui lui incombent en vertu de la Charte des Nations unies.

Mais il n’en a cure, il applique les lois qui lui conviennent pour tuer davantage et réduire toute parole au silence, d’où qu’elle vienne : Unrwa, Etats-Unis, Allemagne, Royaume-Uni, etc. Où l’on constate que la loi du plus fort se résout, hélas, par le rapport de force.

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