Il ne se passe pas un mois sans qu’une catastrophe naturelle surgisse quelque part sur terre, actuellement, c’est l’Espagne qui subit les effets des inondations avec au moins 158 morts et des dizaines de disparus. Les images donnent le frisson, le citoyen commun n’a pas de prise sur ces «nouvelles calamités». Mais à chaque plaie naturelle, il se pose des questions «existentielles» sur son sort, celui de ses enfants et des générations futures.
Dans l’air du temps, la docte chaîne télé (LCP) a projeté en octobre un documentaire «éducatif», captivant et de salubrité sociale « René Dumont géant vert» d’Anne-Charlotte Gourraud.
Lequel parmi nous aujourd’hui se rappelle de René Dumond, cet écologiste visionnaire ? Le documentaire de 52 minutes dresse son portrait et rappelle l’itinéraire d’un homme d’exception, un militant hors norme, à l’esprit critique, intelligent, tiers-mondiste convaincu. Cet ingénieur agronome vertueux, d’avant-garde, a sillonné le monde, lucide sur l’état de la terre, a averti les gouvernants et autres politiciens sur les méfaits de la surexploitation de la terre et du mode de vie que nous adoptons. C’étaient les années 1970, appelées les trente glorieuses, l’économie mondiale était prospère, René Dumond expliquait que notre système capitaliste court à sa perte, qu’une croissance infinie n’est pas soutenable dont un monde fini. «Il s’agit de dire et de crier que nous sommes condamnés à mort. Il faut réveiller les gens».
Il est l’homme qui pose les problèmes qui fâchent et qui a incessamment mis le doigt sur la plaie : la faim dans le tiers-monde, la sécheresse, la surexploitation de la terre, le surpeuplement, la surconsommation de protéines et d’énergie, etc.
René Dumond s’est présenté à l’élection présidentielle de France en 1974 avec des slogans et un programme, jugés farfelus; on le prenait pour un fou. À la télévision, le mot «écologie» devait encore être expliqué.
Aujourd’hui, les événements, de grands formats ou de modestes manifestations, sont organisés pour traiter des problèmes de l’environnement. Les COP se suivent et les peuples attendent des résultats, la dernière, qui s’est tenue à Cali (Colombie) (du 21 octobre au 1er novembre), a pris une tendance plutôt populaire, les décisions de la société civile ont été scandées fort, la rencontre a été surnommée la «COP du peuple»
Dans quelques jours (du 5 au 9 novembre) se tiendra le rendez-vous incontournable de la transition économique à Rimini en Italie Ecomondo–The Green Technology Expo. Cet événement incontournable est dédié à l’économie circulaire et à la transition écologique, il se penche sur les solutions techniques et industrielles; le lieu de rencontre où les groupes industriels, les parties prenantes, les décideurs politiques, les leaders d’opinion, les autorités locales, les organismes de recherche et les institutions se réunissent et mettent en place les éléments clés qui définissent les stratégies de développement de la politique environnementale de l’Union européenne. D’autres rencontres et sommets sur les changements climatiques, la biodiversité, etc. vont être organisés, il faut croire que le sujet apparaît comme une urgence. Allons-nous changer de comportement vis- à-vis de la terre ? La question est toujours d’actualité. Cinquante ans plus tôt, René Dumond avertissait «Si nous continuons notre développement acharné, notre pillage du tiers-monde, notre croissance sauvage, eh bien c’est l’effondrement total de notre civilisation avant la fin de ce siècle. Ce sont nos enfants qui sont menacés. Y pensons-nous ou pas ?»; toutes ses prédictions se sont révélées justes. Le fou avait raison.