Lors de la Semaine de l’adaptation aux changements climatiques, tenue dernièrement à la Cité des sciences de Tunis, plusieurs associations tunisiennes ont présenté leurs initiatives et projets pour promouvoir la résilience climatique et la protection de la biodiversité.
A travers des actions locales innovantes, elles démontrent l’engagement de la société civile dans la lutte contre les défis environnementaux et illustrent comment l’adaptation aux impacts du changement climatique peut être intégrée dans les communautés. Et il y a plusieurs associations à vocation environnementale qui ont, déjà, fait leurs preuves.
Créée en 2014, l’Association Jlij environnement marin de Djerba se distingue par son engagement envers la conservation de la biodiversité marine, la gestion des déchets, et la lutte contre le changement climatique. Son travail s’est particulièrement concentré sur le suivi des tortues marines et sur la cartographie des zones de posidonies dans la région de Ras Remal qui devrait devenir une aire marine protégée.
Le caroubier en vedette
En outre, l’association valorise des techniques de pêche traditionnelles, telles que «Ezzarba», un dispositif de pêche fabriqué à partir de feuilles de palmier, durable et respectueux de l’écosystème marin.
Sur le plan de la gestion des déchets, l’association a installé 50 cages de tri sélectif à travers l’île de Djerba pour encourager le recyclage des plastiques, cartons et déchets organiques. Un projet pilote de compostage dans le quartier Mellita, en partenariat avec d’autres parties prenantes, illustre son approche intégrée pour réduire la pollution et valoriser les déchets organiques.
De son côté, l’Association de sauvegarde de la nature et du développement durable à Nefza travaille d’arrache-pied pour promouvoir le caroubier et préserver les ressources naturelles. Fondée en 2015 dans le gouvernorat de Béja, elle se concentre sur la sensibilisation à l’importance de la préservation des ressources naturelles pour les générations futures. En 2023, elle a mené un projet phare autour de l’arbre caroubier, en raison de ses multiples avantages écologiques et socio-économiques. Cet arbre, qui contribue à la lutte contre l’érosion, a été planté dans trois régions de la délégation de Nefza, avec un taux de réussite de plantation supérieur à 90 %.
L’association a ainsi planté 2.250 caroubiers tout en formant les populations locales à l’entretien et à l’utilisation durable de cet arbre dont les bénéfices nutritionnels, cosmétiques et fourragers sont nombreux. Le succès de ce projet a conduit l’association à envisager son expansion dans tout le gouvernorat de Béja, voire à l’échelle nationale.
Education sur l’environnement
Depuis 2012, l’Association de sauvegarde des zones humides du sud tunisien travaille pour la protection des écosystèmes fragiles des zones humides et des espèces marines, en particulier les requins et tortues. Dans le cadre d’un projet de résilience climatique financé par le WWF, l’association a mené des actions de sensibilisation et de reboisement axées sur le caroubier. En avril, elle a planté 1.300 caroubiers avec un taux de succès de 92 %, malgré les contraintes liées aux autorisations de plantation dans des réserves naturelles proches de la ville de Rmethi.
Ces actions de reboisement démontrent l’importance de cet arbre pour l’économie locale, les cosmétiques et les compléments alimentaires, et soulignent les nombreux bénéfices du caroubier dans les stratégies d’adaptation au climat. En parallèle, l’association a sensibilisé les écoliers de cinq établissements scolaires locaux et collaboré avec des associations locales pour sensibiliser les agriculteurs à la préservation des écosystèmes naturels. Somme toute, ces trois associations, chacune dans son domaine d’activité, montrent l’ampleur et la diversité des actions locales en Tunisie pour faire face aux défis climatiques. Elles démontrent que des solutions concrètes et locales, portées par la société civile, jouent un rôle central dans l’adaptation climatique et la sauvegarde de l’environnement. Les initiatives présentées à la Cité des Sciences illustrent comment des projets locaux, intégrant reboisement, gestion des déchets et techniques agricoles durables, peuvent contribuer significativement au développement durable et renforcer la résilience des écosystèmes tunisiens.