Accueil Culture Concert de Aytaç Doagan au Théatre des Régions : Un dialogue musical tuniso-turc

Concert de Aytaç Doagan au Théatre des Régions : Un dialogue musical tuniso-turc

 

Le célèbre musicien turc Aytaç Dogan était sur scène le dimanche 3 novembre, au Théatre des régions à la Cité de la culture de Tunis, pour une soirée intimiste d’environ deux heures devant des fans comblés. Ce concert est un partenariat entre l’ambassade de la République de Turquie, le Centre culturel turc Yunis-Emre et le Théâtre de l’Opéra de Tunis.

Plutôt habitué aux grandes salles, l’icône du qanoun et ses quatre musiciens n’ont jamais été aussi proches de leur public. En présence de SE l’ambassadeur turc et de représentants diplomatiques, il a offert un nouveau moment mémorable aux mélomanes tunisiens et étrangers, notamment des Turcs, venus nombreux pour assister à ce show exceptionnel. La preuve que la musique nous réunit quelles que soient nos cultures, notre langue ou nos origines.

Un voyage acoustique à travers le qanoun

Après de grands spectacles donnés en Tunisie, souvent en collaboration avec des artistes locaux, Aytaç Dogan revient avec son «Quartet». Quatre musiciens turcs en tout. Ergün Şenlendirici à la clarinette, Şafak Cansu au violon, Kema Büyük à la guitare basse et Sezgin Uçarlar à la percussion. Le percussionniste tunisien chevronné, Mohamed Hatem Hamila, les a rejoints pour un concert enivrant de poésie.

Le qanoun, qui fait partie intégrante de la musique arabe depuis le Xe siècle, a gagné ses lettres de noblesse ailleurs que dans sa zone géographique natale. Aytaç Dogan en est le principal ambassadeur, ayant donné de nouvelles dimensions au répertoire classique. Cet instrument ancestral qui règne en maître dans les salons orientaux turcs est popularisé en dehors de son contexte culturel traditionnel en le mêlant à d’autres genres dans une fusion moderne. L’occasion pour le maître du qanoun d’interpréter une nouvelle fois sur une scène à Tunis quelques-uns de ses plus grands succès, comme «Alışamadım», ou encore «Istanbul Olali». Une palette de sentiments humains est dévoilée à travers la vaste étendue des mélodies offerte par les musiciens qui ont mélangé les sonorités perlées de leurs instruments. Les notes ont été égrenées fluidement, entrelacées avec des compositions contemporaines dans une harmonie qui a envoûté les passionnés de musique, amateurs, curieux et érudits. Oscillant entre sonorités turques et musiques arabes, les instrumentistes ont brillamment joué deux chansons de Fayrouz, interprétées en chœur par les spectateurs enthousiasmés. La bonne humeur a régné, en voyant les musiciens qui manipulaient leurs instruments en souriant, en toute légèreté. Aytaç Dogan, connu pour ses interventions conviviales, marquait des pauses pour s’adresser au public en langue arabe et sympathiser avec les invités d’honneur.

La musique tunisienne s’invite sur scène

Afin de renouveler ses pratiques artistiques, l’expérience des traditions musicales de l’Orient, qui a marqué ce concert, s’est enrichie en invitant sur scène la spécialiste du oud, Nada Mahmoud. Membre de l’Orchestre national tunisien, la talentueuse luthiste a joué dans les plus prestigieuses scènes nationales et a dignement représenté la Tunisie à plusieurs reprises à l’étranger. Sa technique du jeu au oud en fait un instrument d’une grande expressivité. Les spectateurs pensaient être au bout de leurs surprises quand la chanteuse Rana Zarrouk est montée sur scène. En plus de sa présence charismatique, elle est, à n’en point douter, l’une des meilleures voix tunisiennes. De «Kol dah Ken lih» célèbre titre de Mohammed Abdel Wahhab, Rana Zarrouk a enchaîné avec un medley de chansons folkloriques tunisiennes. En véritable magicien du qanoun, Aytaç Dogan l’a accompagnée, prouvant encore une fois la richesse du spectre sonore de son instrument, sans se cantonner à un genre musical unique. Une prestation qui a transgressé les frontières musicales et fasciné les auditeurs. En apothéose de cette soirée, SE l’ambassadeur de la République turque est monté sur scène afin de féliciter les artistes tunisiens et turcs pour leur excellente prestation. Il a souligné que la musique a toujours tenu une place importante comme outil de rapprochement et de dialogue dans les relations internationales.

Charger plus d'articles
Charger plus par Amal BOU OUNI
Charger plus dans Culture

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *