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Filière oléicole | Henchir Echaâl : Une gestion critique des terres domaniales

 

Deuxième plus grand domaine d’oliviers au monde en termes de superficie, avec environ 400.000 arbres, Henchir Chaâl, situé dans le gouvernorat de Sfax, renseigne autant sur les banqueroutes multiformes dont souffre ce pays. Selon plusieurs experts et observateurs, ce vaste domaine qui emploie 435 salariés permanents et environ 385 travailleurs saisonniers, souffre depuis plusieurs années de problèmes structurels et de négligence, entraînant une baisse inquiétante de sa production.

La question qui se pose à ce stade-là : où sont passés les premiers responsables du ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières et du ministère de l’Agriculture quand les fossoyeurs étaient en plein acte ? Le directeur général de l’Office des terres domaniales, Tarek Chaouech, qui s’exprimait à la presse, a affirmé que Henchir Chaâl souffrait d’une situation critique ces dernières années. Selon lui, près de 73 % de ses oliviers ont plus de 90 ans et ont commencé à se dessécher en raison du manque de précipitations et des vagues de chaleur. Ces conditions ont entraîné la baisse des rendements : de 3.500 tonnes d’olives, 1,1 million de litres de lait, 6,5 millions d’œufs, et 3.000 tonnes de fourrage produites chaque année, la production d’huile d’olive a remarquablement chuté.

Pour parer à ces carences, des mesures ont été mises en place pour tenter de restaurer l’équilibre de cette exploitation. Parmi ces mesures, l’extension de l’irrigation locale sur 44 hectares, avec des travaux en cours pour couvrir 78 hectares supplémentaires.

Le complexe a aussi démarré une opération de «sauvetage par irrigation», mobilisant 12 tracteurs et citernes pour arroser 3.000 arbres chaque mois. Mais les résultats ont été très modestes, vu la lenteur et la lourdeur de la réponse.   

Pourquoi agir trop tard ?

En réponse à la situation critique de Henchir Chaâl, le gouvernement a mobilisé un budget de 3,5 millions de dinars. Ce financement provenant en partie d’un prêt à moyen terme de la Banque Nationale Agricole et a été complété par un soutien de coopération entre la Tunisie et l’Italie. Ces fonds permettront l’achat de 25 tracteurs, 20 citernes et cinq réservoirs en plastique de grande capacité. Le projet prévoit aussi le renouvellement progressif des oliviers vieillissants avec le recours à des eaux traitées en plus des ressources hydriques disponibles pour assurer l’irrigation des oliviers.

Lors de sa récente visite à Henchir Chaâl, le Président Kaïs Saïed a encore une fois abordé le fléau endémique qui gangrène l’administration publique, à savoir la corruption financière et administrative, soulignant l’absence de maintenance des puits, la vente de pièces détachées de manière irrégulière, et une baisse du cheptel bovin et ovin s’agissant de l’affaire Henchir Chaâl. Reste à dire que, ces dernières années, de nombreux analystes, économistes et journalistes ont souvent mis en garde contre une économie aux pulsions suicidaires. On a, à maintes reprises, tiré la sonnette d’alarme quant au rassemblement des gens dans des lobbyings très dangereux. On a souvent répété, après Camus, que «toute vie dirigée vers l’argent est une mort». Pourtant, on n’a fait qu’abonder dans le même sens : politique spectacle et information spectacle poursuivaient leur absurde duo.

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