Accueil Société Tozeur-Secteur des loisirs : A bout de souffle !

Tozeur-Secteur des loisirs : A bout de souffle !

 

Il y a plus d’une décennie, déjà, que nombre de métiers et secteurs d’activités n’arrivent plus à joindre les deux bouts, sombrant dans une récession persistante. Ceux des loisirs et des activités paratouristiques, tels que les agences de location de véhicules (quads et calèches), activité intimement liée au tourisme saharien, souffrent de difficultés à la fois conjoncturelles et structurelles. Ce constat demeure fort remarquable à Tozeur. 

La révolution de 2011 a eu, certes, un effet dévastateur sur le tourisme saharien. Dans la perle du désert, entre dunes de sables, palmeraies luxuriantes et oasis verdoyantes, les activités ne manquent pas, mais l’impact de ce tournant vécu par le pays continue à impacter ce secteur généré par le tourisme dans ces contrées : chute vertigineuse des chiffres tout comme les recettes financières à tous les niveaux.

Traversée du désert !

Les intervenants et acteurs exerçant dans la sphère touristique sont touchés à des degrés variables.

La traversée du désert pour un secteur qui s’est trouvé au creux de la vague a pris du temps, même si des éclaircies sont apparues ces dernières années.

Toutefois, le bout du tunnel est encore loin.

Ce ne sera pas une sinécure pour que le secteur retrouve son lustre de l’avant-révolution.

A travers un détour par la ville aux deux printemps, une région qui ne respire que par l’abondance de ses visiteurs, et dans laquelle le tourisme saharien caracole en tête de l’échiquier économique, l’on se rend à l’évidence que les composantes et les différents acteurs sont sensiblement touchés.

En effet, on rappelle que 12 établissements hôteliers touristiques ont dû mettre les clés sous le paillasson après 2011.

Et ce n’est pas l’unique constat, les agences de location ont pâti de la désaffection des touristes, les propriétaires des calèches ont souffert de la baisse de leur activité, dont certains ont été contraints à se séparer de leurs « bêtes ».

Les professionnels témoignent… !

D’autres vivent le même calvaire, pour citer les propriétaires des quads (bolides à quatre roues pour des randonnées dans le Sahara), et font partie des sinistrés, comme en témoigne un propriétaire d’une agence de location des quads : «La période des vaches maigres n’a que trop duré. Avec un arsenal de 25 quads, il n’en reste  que 6 fonctionnels.  Idem pour les voitures de circuit. J’en avais 25 et je me suis trouvé contraint de me séparer de 19 pour cause de charges  excessives et recettes dérisoires. Il faut rappeler aussi qu’il y a les charges de maintenance et la paie des chauffeurs. On est 6 à opérer dans ce métier, le spectre de la faillite guette la  plupart des agences. Le secteur risque de disparaître, si la crise perdure. Certes, nous retrouvons une lueur de vivacité lors des vacances scolaires grâce à l’affluence des Tunisiens qui apportent une bouffée d’oxygène, pour dire qu’on doit notre salut au tourisme intérieur ».

Un diagnostic qui fait froid dans le dos et un constat morose. C’est un cri d’alarme  lancé par les professionnels de ce secteur qui fait partie intégrante des circuits touristiques. Ces professionnels ne sont pas au bout de leurs déboires, après qu’un règlement de circulation a été adopté au niveau communal, leur interdisant d’exercer cette activité en dehors de l’oasis et du désert. C’est un vécu amer de cette composante du tourisme saharien, et qui ne diffère pas des autres micro-commerces prospérant  à Tozeur.

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