Passionné de recherche et d’écriture au point de donner l’impression qu’il écrit comme il respire, il a produit une œuvre critique et poétique qui compte plus de 400 ouvrages. Giovanni Dotoli, un vrai grand nom de la poésie italienne, sera à l’honneur demain à la faculté des Lettres de Sousse.
Dans le cadre d’un colloque d’amitié et d’hommage, la faculté des Lettres et des Sciences humaines de Sousse accueillera dans ses murs demain, samedi 9 novembre, le poète, critique littéraire, essayiste, traducteur, lexicographe, éditeur et universitaire italien francophone, Giovanni Dotoli. Différentes communications seront données tout au long de cette journée poético-scientifique (8h30-15h15) qu’abritera la salle de conférences «Adonis» et dont les actes feront leur objet de l’œuvre, tout aussi riche que variée et imposante, de ce virtuose qui mérite largement d’être lu et étudié sérieusement, dans les universités, par les connaisseurs de sa création verbale et les chercheurs en matière de littérature et de postmodernité poétique française et francophone.
Giovanni Dotoli, voilà donc un vrai grand nom de la poésie italienne qui fait honneur à ses immortels prédécesseurs italiens, Virgile, Dante, Pétrarque, Leopardi, Pirandello, Quasimodo et bien d’autres. Poète de langue française, il fait honneur également à la francophonie qu’il sert avec foi et dévouement, loin de tous les préjugés et complexes, et sans jamais oublier sa langue maternelle dans laquelle il écrit aussi des poèmes, des livres et des articles sur la littérature et l’art français et italiens. Passionné de recherche et d’écriture au point de donner l’impression qu’il écrit comme il respire, il a produit une œuvre critique et poétique qui compte plus de 400 ouvrages dont beaucoup sur la littérature française du 16e au 20e siècle et de très nombreux recueils de poèmes parmi lesquels nous citons «Cicatrices de poésies», «Espérance», «Paris en quatrains», «Aiguilles d’arabesque», «Le Sang du sel», «Géométrie d’enfance», «Aube», «Carrefours», « Bonjour poème» et bien sûr «La Voix lumière» qui a été mis en musique et chanté en concert. «Je la Vie» couvrant plus de 1600 pages et publié en 2010, aux éditions du Cygne, en France, dans 6 gros volumes, est de toute évidence sa production poétique majeure qui a constitué, à la faculté des Lettres de Sousse, le corpus de deux thèses de doctorat, celle de Yasmine Ben Amor, intitulée «Mythes et obsessions dans la poésie de Giovanni Dotoli», conduite au cours des années 2018-2021 sous la direction du professeur Ridha Bourkhis (soutenue le 6 novembre 2021), et celle de Nouha Ferjaoui portant sur «La difficile simplicité dans l’écriture poétique de Giovanni Dotoli» et dirigée par le professeur Nizar Ben Saâd. Un cours en master de français sur la poésie italienne, proposé par nous-mêmes et institué depuis 2019 à cette faculté, est exclusivement consacré à sa poésie et dispensé par l’enseignante universitaire, spécialiste de poésie ; professeur Ibtissem Bouslama. En 2004, Jehan Despert lui réserva son ouvrage «Giovanni ou l’étincelle du silex» (éd. Fasano-Shena Editore, Italie) et en 2012, ce fut au tour d’Eric Jacobée Sivry de lui consacrer une brillante étude au titre significatif «L’Arlequin de la lumière. L’univers poétique de Giovanni Dotoli» (éd. L’Harmattan, France). Plusieurs rencontres et séminaires internationaux ont été organisés sur sa poésie, en Italie, en Pologne, en Albanie comme en France et ailleurs. Sa poésie faite souvent avec des mots simples est d’une savoureuse «transparence énigmatique» qui ne laisse pas indifférent et qui a toujours suscité l’intérêt des lecteurs de plusieurs pays.
«Poète de l’éclair» ou «Poète de la nuit à l’issue lumineuse», comme l’a qualifié son vieil ami de la Sorbonne, le grand Pierre Brunel qui remarquait encore qu’«il porte en lui l’exigence du plein jour», Giovanni Dotoli développe, dans son univers poético-mythologique, une espèce de lumière intérieure, quasi mythique, qui « mûrit dans les ténèbres», éclaire sa démarche pour déchiffrer l’obscur et illumine l’invisible que sa poésie guette et cherche à donner à voir. Tout son art serait en dernière analyse un voyage initiatique de la nuit vers le jour, du «réel qui nous emprisonne» et que les mots du poème s’appliquent à transmuer, vers la lumière. Une lumière qui «est au-dedans de nous», enclose dans l’imaginaire comme un mythe constant et qui, livrée en permanence, à fortes doses et à coups de métaphores, d’isotopies et de «mots de flamme», remplit cette poésie «dotolienne» de songes, de fraîcheur, de musique et d’émotions.
Mais Giovanni Dotoli n’est pas que poète et essayiste, il est aussi directeur de revues telles « Biblioteca della Ricerca», «Studi di Letteratura Francese», «Rivista di Studi canadesi» et «Noria». Amoureux de la langue française tout autant que de la langue italienne, il a dirigé, en 2017, avec Gabriel de Broglie, Hélène Carrère d’Encausse et Mario Selvaggio, «Le Dictionnaire de l’Académie française : langue, littérature, société » (Paris,Hermann), et il dirige aujourd’hui l’équipe du «Nouveau dictionnaire général bilingue : français-italien/ italien-français». Editeur, Giovanni Dotoli a édité de nombreux livres, en français et en italien, et des traductions dans de beaux volumes.
De son état, Giovanni Dotoli est professeur émérite à l’Université de Bari dont il a été le vice-président en 2008-2009. Il était aussi, durant de nombreuses années, enseignant au «Cours de civilisation française» de la Sorbonne. Officier de la Légion d’honneur, il a mérité aussi «le Grand Prix de l’Académie française pour le rayonnement de la langue et de la littérature françaises».
Rayonnant partout par sa poésie comme par sa personnalité et son aura, Giovanni Dotoli a souvent été sollicité pour la direction d’ouvrages collectifs, de conférences, de lectures de textes littéraires et de séances de signature de nouveaux livres surtout au chaleureux local des éditions L’ Harmattan, à la rue des Ecoles, au quartier latin, dans Paris 5e où il a ses habitudes et beaucoup d’amis de tous les pays et horizons.
Poète, bienvenue à Sousse !